
Trois personnes ont été tuées par balles, mercredi à Caracas, en marge de manifestations contre la vie chère, les pénuries et l’insécurité. Le président Nicolas Maduro a ordonné le déploiement de l’armée.
Trois morts par balles. C’est le bilan des manifestations contre le président Nicolas Maduro, mercredi 12 février, alors que des milliers d'étudiants et de militants de l'opposition sont descendus dans les rues de Caracas et d'autres villes du Venezuela pour protester contre la vie chère et l'insécurité.
Un militant pro-gouvernement et un étudiant ont été tués par balles en marge de la manifestation à Caracas, a annoncé la responsable du ministère public vénézuélien, Luisa Ortega Diaz. Un autre militant a été tué, lui aussi par balle, à Chacao, un des quartiers populaires de l'est de la capitale vénézuélienne, selon le maire de cette municipalité.
Le ministre de l'Intérieur, Miguel Rodriguez, a précisé qu'un total de 30 personnes avaient été arrêtées. "Ils avaient tous des capuches, des radios et avaient dans leurs sacs des cocktails molotov, des pierres, tous types d'objets visant à agresser les policiers", a-t-il affirmé.
Les autorités craignent un coup d'État
"Le président vénézuélien Nicolas Maduro accuse des mouvements ‘fascistes’ et ‘nazis’ de vouloir déstabiliser le pays. Il a ordonné le déploiement de troupes dans plusieurs quartiers de Caracas et des grandes villes", explique Pierre-Philippe Berson, correspondant de FRANCE 24 à Caracas. "Deux hauts gradés de l’armée ont été arrêtés. Les autorités les accusent de préparer un coup d’État militaire" ajoute-t-il. Lors d'une allocution aux radios et télévisions du pays, Nicolas Maduro a affirmé mardi : "Il n'y aura pas de coup d'État au Venezuela, ayez-en la certitude absolue. La démocratie continuera, la révolution continuera."
Le mouvement de protestation étudiant, lancé depuis une dizaine de jours en province, vise à condamner la politique économique du gouvernement et l'insécurité croissante dans le pays. Le pays pétrolier traverse actuellement une zone de turbulences que peine à contenir le successeur d’Hugo Chavez (1999-2013). Le secteur privé et l'opposition sont rendus responsables par le gouvernement de la forte inflation (56,3 % en 2013) des pénuries récurrentes de produits alimentaires ou de consommation courante.
"Il y a un vrai ras le bol de la population, notamment face aux pénuries. Dans les supermarchés, il est par exemple impossible de trouver du café, du sucre ou du papier toilette. Et cela depuis plusieurs mois. À cela s’ajoute une inflation incontrôlée : +3 % rien que pour le mois de janvier", rapporte notre correspondant. "Une partie de la population réclame le départ du président Nicolas Maduro, qui est accusé d’inaction et d’inefficacité", indique-t-il. Plusieurs mouvements étudiants ont déjà annoncé qu’ils poursuivraient le mouvement jeudi.
Avec AFP