
Les autorités afghanes ont libéré 65 combattants talibans présumés, malgré les protestations des États-Unis, qui les jugent dangereux. Selon Washington, ils seraient directement liés à des attaques meurtrières contre des soldats de l'Otan.
Ils ont quitté Bagram. Soixante-cinq combattants talibans présumés ont été libérés, jeudi 13 février, de la célèbre prison afghane. Une décision de Kaboul, qui est loin de plaire aux États-Unis.
"Nous les avons libérés. Ils sont partis en voiture chez eux mais nous n'avons pas organisé le transport pour eux", a confirmé à l'AFP le général Ghulam Farouq, chef de la police militaire à la prison de Bagram.
Le gouvernement afghan avait indiqué le 9 janvier dernier qu'un total de 72 détenus de la prison de Bagram, près de la capitale, seraient relâchés en raison d'un manque de preuves contre eux, ce qui avait déclenché de vives protestations de responsables américains.
Washington a en effet fait part à Kaboul de son désaccord, car elle juge ces hommes dangeureux pour la sécurité du pays. Ils seraient, selon les autorités américianes, directement liés à des attaques meurtrières contre des soldats de l'Otan et des membres des forces nationales afghanes.
"Un pas en arrière"
Plus tôt cette semaine, les autorités afghanes ont indiqué avoir "réétudié" les dossiers de ces détenus à la lumière des plaintes des États-Unis, et ont toutefois confirmé la libération prochaine de 65 d'entre eux.
La libération de ces 65 prisonniers est un "pas en arrière pour l'état de droit en Afghanistan" et "une source d'inquiétude légitime" pour les forces de sécurité afghanes et internationales confrontées à l'insurrection talibane, ont réagi cette semaine les forces américaines.
Le contrôle de l'essentiel de la prison de Bagram, baptisée la "Guantanamo d'Orient", a été transmis aux autorités afghanes par les États-Unis en mars 2013 lors d'une cérémonie en présence du président Hamid Karzaï. Ce dernier avait présenté l'événement comme un symbole des efforts de l'Afghanistan pour retrouver sa souveraineté nationale.
Les États-Unis contrôlent encore la portion de cette prison où sont détenus des combattants présumés non-afghans, notamment des Pakistanais.
Avec AFP