![Les États-Unis boycotteront la conférence sur le racisme Les États-Unis boycotteront la conférence sur le racisme](/data/posts/2022/07/14/1657825812_Les-Etats-Unis-boycotteront-la-conference-sur-le-racisme.jpg)
Les États-Unis ne participeront pas à la conférence Durban II, jugeant "contestable" le document final de préparation de la réunion. De nombreux pays craignent que la conférence soit dominée par des critiques envers Israël.
REUTERS - Les Etats-Unis boycotteront la conférence des Nations unies sur le racisme prévue la semaine prochaine à Genève en raison de la formulation "contestable" du document final préparé pour cette réunion, a annoncé samedi le département d'Etat américain.
"Il paraît maintenant certain que les inquiétudes qui subsistent ne trouveront pas de réponse dans le document qui
doit être adopté la semaine prochaine à la conférence", a déclaré Robert Wood, porte-parole du département d'Etat.
"Avec regret, les Etats-Unis n'assisteront pas à la conférence", a-t-il ajouté, précisant que Washington restait
décidé à combattre "le racisme et la discrimination partout où ils se produisent".
La conférence "Durban II" se tient de lundi à vendredi prochains. L'Onu organise ce nouveau forum dans l'espoir de surmonter les séquelles laissées par sa première conférence sur le même thème, tenue en 2001 en Afrique du Sud. Israël et les Etats-Unis s'en étaient retirés parce que des pays arabes avaient tenté d'y assimiler le sionisme au racisme.
Le Canada et Israël ont également décidé de ne pas assister à la conférence parce qu'ils redoutent qu'elle ne soit dominée, comme la précédente, par des positions hostiles à l'Etat juif.
Juliette de Rivero, représentante de l'ONG Human Watch International (HRW), a estimé que, sans représentation
américaine, la réunion de Genève manquerait de poids.
"Pour nous, c'est très décevant, c'est vraiment une occasion manquée pour les Etats-Unis", a-t-elle dit.
CONSULTATIONS AU SEIN DE L'UE
Plusieurs pays de l'Union européenne partagent les réserves américaines devant le risque de voir la conférence dominée par des critiques visant Israël. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad doit y prendre la parole lundi.
La République tchèque, qui préside actuellement l'UE, a indiqué que la déclaration préparée en vue de la conférence
répondait à beaucoup de préoccupations exprimées dans l'Union.
Le projet de texte de 16 pages qui a fait l'objet d'un accord vendredi exclut toute allusion à Israël, au sionisme, au conflit du Proche-Orient et à d'autres questions "sensibles".
"Les négociations sur le texte sont closes, et les paragraphes les plus controversés sont modifiés. Mais plusieurs Etats membres de l'UE ne sont pas encore décidés", a déclaré Zuzana Opletalova, porte-parole du ministère tchèque des
Affaires étrangères.
"Nous sommes en contact avec eux et l'on prendra une décision sur une position commune avant le début de la conférence", a-t-elle ajouté.
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a dit s'être entretenu samedi avec ses homologues tchèque, français, néerlandais, danois et espagnol de la question de savoir si la participation de l'UE était souhaitable.
"Nous ne sommes pas parvenus à une décision ensemble", a-t-il déclaré à Reuters. "Je prévois une décision allemande sur la participation à la conférence à la fin du week-end."
A Paris, on a confirmé au Quai d'Orsay que des consultations se poursuivaient à Genève ainsi qu'entre les capitales
européennes en vue d'une décision d'ici dimanche soir.
En Grande-Bretagne, le Foreign Office a fait savoir samedi qu'il comptait envoyer une délégation mais pas de haut
responsable.
Seuls un petit nombre de chefs d'Etat, dont Ahmadinejad, ont confirmé leur venue à Genève, où l'Onu attend aussi 32 ministres de pays allant de l'Egypte à l'Afrique du Sud et à la Norvège.