Reportage à Kaga Bandoro, à 360 km de Bangui, où de plus en plus de civils craignent des affrontements entre les chrétiens anti-balakas et les ex-Séléka à majorité musulmane. Une situation qui pousse la population à fuir le nord du pays.
La crise continue en République centrafricaine. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) affirme qu'il y a déjà plus de 800 000 déplacés. Un chiffre qui augmente jour après jour. Nos envoyés spéciaux Sylvain Rousseau et Catherine Norris Trent se sont rendus dans le nord du pays, à Kaga Bandoro, où l'insécurité pousse de plus en plus de personnes sur les routes.
Dans cette ville située à 360 km au nord de Bangui, ce sont les membres de l'ex-Séléka qui tiennent la ville. Ce sont eux, aussi, qui accompagnaient le convoi de musulmans qui a quitté la capitale la veille, plus de 200 camions qui ont pris la direction du Tchad. L'escorte est indispensable, notamment à cause des milices chrétiennes anti-balakas postées à l'extérieur de la ville.
Pour l’heure, les anti-balakas et les ex-sélékas s'observent
Dans un autre quartier de la ville, complètement à l'écart, l'abbé Martial Agoa regroupe les civils chrétiens qui ont fui les environs. Livrés à eux-mêmes, ces réfugiés ne sont pas sous des tentes. Ils trouvent refuge chez les habitants et survivent dans la crainte permanente que des combats n’éclatent. Mais pour l'instant, les anti-balakas et les ex-sélékas s'observent, et épargnent les civils. Des civils qui ont préféré partir avant le début des combats et des exactions.
Quelque 250 soldats tchadiens de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) protègent la ville. Mais selon les humanitaires présents sur place, en cas d'affrontement, ces troupes ne seront pas suffisantes.