Cinq sportifs vont représenter un pays africain lors des Jeux olympiques de Sotchi alors qu'ils étaient sept à Vancouver en 2010. Le Maroc, le Togo et le Zimbabwe sont les seules nations du continent à avoir une délégation.
En 1992 à Albertville, le continent africain comptait 19 sportifs pour participer aux Jeux olympiques d’hiver (dont douze Marocains). Depuis, ce record n’a jamais été dépassé. Alors qu’ils étaient 10 à Turin en 2006, sept à Vancouver en 2010, les Africains ne seront que cinq à Sotchi. Plus habitués aux compétitions estivales, les athlètes africains n’ont toujours pas réussi à se faire une place lors des Jeux d’hiver.
Le Maroc, qui possède des stations de ski, sera encore une fois bien présent lors de la cérémonie d’ouverture. Après avoir envoyé des délégations en 1968, 1984, 1988, 1992 et 2010, le royaume chérifien va suivre les aventures de deux sportifs en Russie. Son plus grand espoir repose sur les épaules du jeune Adam Lamhamedi, âgé de 18 ans. Né au Québec, ce skieur a choisi de représenter le pays de son père. Après avoir réussi l’exploit de remporter la médaille d’or du Super-G aux Jeux olympiques de la jeunesse en Autriche en 2012, il s’alignera à Sotchi sur slalom et slalom géant. Même s’il est encore inconnu, il croit en son potentiel. "C'est sûr qu'aux yeux de certains, j'ai peut-être brûlé des étapes. Mais ce qui joue en ma faveur, c'est que je figure parmi les meilleurs au Canada dans mon groupe d'âge. Ce n'est pas comme si je figurais parmi les derniers", a-t-il affirmé au journal québécois "La Presse" avant de s’envoler pour la Russie, en compagnie de son jeune frère Sami Lamhamedi, qui fera office de remplaçant.
La seconde skieuse marocaine s’appelle Kenza Tazi. Native de Boston aux Etats-Unis, cette sportive de 17 ans a découvert le ski dans les Alpes, où elle suit actuellement une formation sports-études près d’Albertville. "J'ai essayé de passer autant de temps que possible sur la neige. Chaque année, mes parents m'emmenaient en vacances pendant une semaine pour skier. Et chaque année mon amour pour ce sport grandit démesurément", a-t-elle expliqué sur le site marocain Yabiladies.
La surprise du Togo
Pour sa première participation aux Jeux d’hiver, le Togo frappe fort avec deux représentants. Franco-togolaise, Mathilde PetitJean Amivi sera présente en ski de fond sur le 10 km. Comme elle l’a raconté au site Africatopsports, elle a choisi de porter les couleurs du pays de sa mère pour avoir la chance d’être sélectionnée aux JO : "Le niveau est assez relevé en France, je n’aurais peut-être pas eu le niveau des filles du groupe A. Ces jeux me permettront d’acquérir de l’expérience pour les années futures et de me faire plaisir". La jeune fille de bientôt 20 ans se sent aussi proche de ses racines : "C’est une partie de moi, le Togo : la nourriture, entendre parler le dialecte… Je suis un mélange des deux, je baigne dedans !".
L’Italienne Alessia Afi Dipol a elle aussi fait le pari de rejoindre l’équipe du Togo. Même si elle n’a pas de lien familial avec ce pays, elle a réussi à obtenir la nationalité togolaise grâce aux relations de son père, un homme d’affaires. Un passeport qui lui permet de représenter ce pays africain pour pouvoir aller aux JO où elle sera alignée sur l’épreuve de slalom. Enfin, le Zimbabwe va participer également pour la première fois à la compétition hivernale. Âgé de 20 ans, Luke Steyn, né à Harare, sera en lice sur le slalom et slalom géant. Même s’il a quitté son pays natal à l’âge de deux ans avec ses parents pour la Suisse, ce skieur se dit toujours très attaché à son pays. "Comme on dit, c’est dans ton sang et j’espère vivre et travailler en Afrique un jour", a-t-il assuré au "New York Times".
Les flops de l’Algérie et de l’Afrique du Sud
La déception est en revanche très grande du côté de l’Algérie. Alors qu’il avait réussi à obtenir son billet pour les JO 2014, Mehdi Selim Khelifi ne sera pas du voyage. Dans un reportage de France3, ce skieur de fond qui vit en France, n'a pas caché son mécontentement vis à vis du comité national olympique algérien : "Ils n'ont pas réussi à qualifier deux skieurs alpins et ils ont dit de fait on n'envoie personne aux JO. J'ai été du coup mis de côté pour une histoire administrative. C'est très frustrant car la qualification je l'avais réussi". Cet athlète avait pourtant déjà représenté son pays, il y a quatre ans à Vancouver, où il avait même porté le drapeau lors de la cérémonie d’ouverture. Le Sud-Africain Sive Speelman fait aussi les frais d’une situation aussi ubuesque. Même s’il est autorisé à concourir, le comité national olympique de son pays a décidé de ne pas le laisser participer, en raison de son médiocre classement international.