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Woody Allen accusé d’abus sexuel par l'une de ses filles

Une des filles adoptives du célèbre réalisateur américain Woody Allen a publiquement accusé ce dernier de l’avoir agressée sexuellement quand elle avait sept ans. Selon elle, Hollywood aurait fermé les yeux sur les agissements du cinéaste primé.

Dylan Farrow, l’une des filles adoptives de Woody Allen, a accusé samedi 1er février le réalisateur américain de l'avoir sexuellement agressée quand elle était enfant. Dans une lettre ouverte publiée sur un blog du New York Times, la jeune femme de 28 ans, que Woody Allen avait adoptée avec l'actrice Mia Farrow, s’est exprimée pour la première fois publiquement.

"Quand j'avais sept ans, Woody Allen m'a prise par la main, et m'a conduite dans un petit grenier mal éclairé au 2e étage de notre maison. Il m'a dit de m'allonger sur le ventre et de jouer avec le train électrique de mon frère. Et il m'a agressée sexuellement", a-t-elle affirmé. "Il me parlait en le faisant, me murmurant que j'étais une gentille petite fille, que c'était notre secret, me promettant que nous irions à Paris et que je serais une star de cinéma", a ajouté Dylan Farrow, qui a affirmé en avoir parlé à l'époque à sa mère.

En 1992, Mia Farrow avait accusé Woody Allen d'avoir agressée Dylan. L'actrice était alors engagée dans un conflit féroce avec le réalisateur pour la garde de leurs enfants, après avoir découvert qu'Allen avait une liaison avec une autre de ses filles adoptives, Soon-Yi Previn, alors âgée de 20 ans. Mia Farrow avait adopté Soon-Yi lors d'un précédent mariage. Woody Allen, 78 ans, a épousé la jeune femme en 1997. Le célèbre réalisateur, qui a toujours nié cette agression, avait à l’époque accusé Mia Farrow d'avoir, par rancune, manipulé "honteusement des enfants innocents".

S’il n'a jamais été poursuivi, un tribunal new-yorkais lui a refusé, en 1994, un droit de visite pour Dylan. Deux thérapeutes avaient à l'époque estimé qu'il n'était pas dans l'intérêt de la petite fille de la "contraindre à voir" son père.

"Mon tourment a été aggravé par Hollywood"

Dans son témoignage, Dylan Farrow évoque la responsabilité du géant hollywoodien dans son malheur. "Woody Allen n'a jamais été condamné pour aucun crime, et qu'il ait échappé à ce qu'il m'a fait m'a hantée toute ma jeunesse", confie-t-elle. "Mon tourment a été aggravé par Hollywood […] Tout le monde, à part quelques-uns (mes héros) a fermé les yeux. La plupart ont préféré accepter l'ambigüité, dire "qui sait ce qui s'est produit" et prétendre que tout allait bien".

"Woody Allen est l'exemple vivant de la façon dont notre société néglige les survivants d'agression et d'abus sexuels", écrit-elle encore.

Le dernier film du réalisateur d’"Annie Hall", "Blue Jasmine", a notamment reçu trois nominations aux Oscars le 16 janvier, et Woody Allen, auteur de plus de 40 films qui lui ont valu 4 Oscars, a également reçu le mois dernier un Golden Globe spécial pour l'ensemble de son œuvre.

Avec AFP