
Les négociations pour la paix en Syrie ont produit une légère avancée mercredi, les délégations de Damas et de l'opposition ont accepté de se référer au même document comme base de leurs discussions, tout en restant en désaccord sur les priorités.
Mercredi 29 janvier, une semaine après le début de la Conférence de paix sur la Syrie, à Montreux puis à Genève, en Suisse, les discussions progressent très lentement. Le premier round de pourparlers s’avère – comme prévu – difficile : les divergences persistent entre les représentants de l’opposition et ceux du régime.
Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi, s'est d'ailleurs voulu prudent, mercredi, face à la presse : "Pour parler franchement, je ne m'attends pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J'espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première."
"Genève I" et son interprétation en question
Pour autant, l'opposition syrienne a tout de même annoncé mercredi un "pas en avant" dans les négociations, qui se déroulent sous l'égide de l'ONU. En effet, pour la première fois a été évoquée la question du gouvernement de transition, "afin de mettre un terme à la dictature et mettre fin aux combats et à la misère en Syrie", a expliqué aux médias Louai Safi, membre de l'opposition. La délégation du régime a confirmé que des discussions "positives" ont porté sur l'accord dit de "Genève I", adopté en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit la mise en place de cette autorité.
La légère avancée tient au fait que les deux délégations syriennes ont accepté de se référer au même document, le "communiqué de Genève" de juin 2012 qui fixe les étapes nécessaires pour mettre fin aux combats et organise une transition politique, comme base de leurs discussions. Mais l’utilisation de ce texte et le déroulement des négociations sont encore une source de désaccords.
Alors que l’opposition souhaite débuter par la question de l’organisme gouvernemental de transition censé être mis en place par la conférence de Genève-2, le gouvernement syrien plaide pour qu’une première étape soit consacrée à une discussion sur le "terrorisme". C’est par ce terme que le gouvernement de Bachar al-Assad définit ceux qui ont pris les armes contre le pouvoir. Pour l’opposition, les modalités de la transition doivent comprendre le départ du président Assad, ce que le gouvernement syrien refuse.
Cela n'empêche pas les parrains de la réunion de s'agiter en coulisses. La Russie et les États-Unis, appuyés par la France et un groupe de pays "Amis de la Syrie", essayent de faire avancer le processus. Une source diplomatique russe citée par l’agence de presse RIA affirme que les experts américains et russes ont décidé d'"accroître la pression" sur les deux délégations pour qu’elles parviennent à un "compromis" d’ici vendredi, avant de reprendre les discussions dans une semaine dans la ville suisse.
Homs toujours privée d'aide humanitaire
Néanmois, dimanche 26 janvier, le régime avait annoncé qu’il autorisait femmes et enfants à quitter la ville de Homs assiégée. Mais rien ne s'est concrétisé sur le terrain. Depuis maintenant plus de 600 jours, la partie rebelle de la troisième ville de Syrie est cernée, selon l'opposition, et les organisations internationales n'ont pu venir en aide à ces quartiers depuis plus d'un an.
Mercredi, les convois d’aide humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge et du PAM, le Programme alimentaire mondial des Nations unies, n’avaient toujours pas obtenu le feu vert des autorités pour se rendre dans les quartiers rebelles de la ville.
Avec AFP et Reuters