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"Théorie du genre" : les parents des élèves absents seront convoqués

Le ministre français de l'Éducation nationale a demandé aux responsables d'établissements scolaires de convoquer les parents, qui n'ont pas emmené leur enfant à l'école sur la base de rumeurs autour d'un supposé enseignement de la "théorie du genre".

L’affaire des rumeurs sur l’enseignement de la "théorie du genre" est remontée jusqu’aux sommets de l’État. Depuis vendredi 24 janvier, un nombre significatif d’élèves ne se sont pas présentés dans leurs classes, dans une centaine d’établissements scolaires français, les parents boycottant un prétendu enseignement de la "théorie du genre".

Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon est monté au créneau, mercredi 29 janvier. Lors de la sortie du Conseil des ministres, il a demandé aux directeurs des écoles concernées de "convoquer les parents" des enfants absents. "Je demande aux chefs d'établissement, aux directeurs d'école, aux conseillers pédagogiques, aux inspecteurs de l'Éducation nationale de convoquer les parents, qui ne mettent pas leurs enfants à l'école pour leur expliquer la réalité des choses et leur rappeler que dans notre pays, il y a une obligation scolaire à l'égard des enfants", a-t-il déclaré.

Vincent Peillon a également adressé un "message de solidarité aux enseignants", "qui sont pris, parfois, dans des attitudes violentes et dont les pratiques professionnelles sont mises en question. C'est inacceptable".

"L'École de la République n'enseigne absolument pas la théorie du genre. Elle enseigne l'égalité de tous les points de vue", et en particulier l'égalité des femmes et des hommes", a-t-il poursuivi, fustigeant "tous les manipulateurs, tous les fauteurs de trouble et de haine".

Rumeur relayée par l’extrême droite
Une campagne de contestation relayée par SMS et les réseaux sociaux depuis la semaine dernière a appelé à ne pas emmener les enfants à l'école un jour par mois, afin de protester contre un supposé enseignement de la théorie du genre avec des slogans comme : "Demain, tu seras une femme, mon fils". La rumeur, selon le gouvernement, a été relayée par des mouvements proches de l'extrême droite.

L'initiative "Journée de retrait de l'école", qui a reçu, mardi 28 janvier, le soutien de l'Institut Civitas proche des catholiques intégristes et de la présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, a été lancée par Farida Belghoul, ancienne participante à la marche des Beurs, aujourd'hui proche de l’extrême droite.

Depuis vendredi, une centaine d'écoles - sur les 48 000 établissements publics - ont été perturbées par des absences d'élèves après un appel au boycott adressé aux parents, selon le ministère de l'Éducation nationale.

Le phénomène pourrait s'étendre à d'autres établissements, le mouvement "Journée de retrait de l'école" ayant dressé un calendrier des villes concernées par l'appel allant jusqu'au 10 février. Lundi, ce boycott a visé l'Île-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, de nombreux établissements de Gennevilliers, mais aussi d'Asnières, Nanterre et Colombes ont été touchés par un absentéisme atteignant parfois 30 % des effectifs, selon la secrétaire départementale du Snuipp-FSU, Charlotte Boeuf. Selon elle, les écoles des quartiers sensibles classés en "éducation prioritaire ont été les plus touchées".

Avec AFP