L'armée égyptienne a donné mandat lundi à son chef, Abdelfattah al-Sissi, pour se présenter à la présidentielle. L'homme fort du pays, à peine nommé maréchal, devrait démissionner - ou prendre sa retraite - pour concourir à la magistrature suprême.
L'armée a donné lundi 27 janvier son feu vert à la candidature du maréchal Abdelfattah al-Sissi à l'élection présidentielle, a indiqué l'agence officielle Mena.
Quelques heures auparavant, Sissi, qui a déposé le président islamiste Mohamed morsi le 3 juillet 2013, avait été nommé maréchal, le grade le plus élevé au sein de l'armée égyptienne. Cette promotion alimentait depuis plusieurs semaines déjà les rumeurs selon lesquelles l'homme fort du pays pourrait prendre sa retraite pour se présenter à l'élection présidentielle.
La Constitution adoptée mi-janvier stipule en effet que le président doit obligatoirement être un civil. Si le maréchal Sissi confirme sa candidature, il devra donc au préalable démissionner de l'armée. À ce titre, a expliqué un responsable gouvernemental à l'AFP, le grade de maréchal "pourrait être un honneur accordé à Sissi avant qu'il ne quitte l'armée".
Sissi doit répondre à la "confiance" populaire
Le scrutin présidentiel, dont la date n'a pour le moment pas été arrêtée, devrait se tenir d'ici trois mois.
Très peu de militaires égyptiens ont été élevés à ce grade. Parmi eux figure le maréchal Hussein Tantaoui, ex-chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui avait assuré l'intérim du pouvoir après la révolte populaire qui a chassé Hosni Moubarak début 2011.
L'armée a indiqué dans la soirée de lundi que le maréchal Sissi devait répondre à la "confiance populaire" que les Égyptiens ont placée en lui. Dans un communiqué, diffusé entre deux clips vidéos à la gloire de l'armée et de la police, le Conseil suprême des forces armées a également indiqué que le maréchal lui avait été reconnaissant de pouvoir "répondre à l'appel du devoir".
Avec AFP et Reuters