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L'ONU redoute un génocide en Centrafrique

Alors que le Parlement centrafricain doit élire lundi un nouveau président, l’ONU a appelé toutes les parties à œuvrer pour une stabilisation du pays. Les Nations unies estiment que le risque d’un génocide est désormais présent.

Jeudi, l’ONU a estimé que tous les éléments étaient désormais réunis pour un génocide en Centrafrique. L’organisation a appelé à une stabilisation politique à Bangui, alors que le pays est toujours secoué par les violences.

"Il y a tous les éléments que nous avons vus dans des endroits comme le Rwanda, la Bosnie, les éléments sont là pour un génocide. Cela ne fait pas de doute", a déclaré le chef des opérations humanitaires de l'ONU, John Ging, en conférence de presse à Genève.

"Des atrocités sont commises de façon continue", a-t-il déploré, soulignant que "les communautés ont peur. Les gens ont peur des autres communautés".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, au moins sept personnes ont perdu la vie après de nouveaux heurts dans un quartier du nord de Bangui, ont déclaré des sources militaires et humanitaires.

Des habitants de ce quartier ont accusé les troupes françaises d’avoir ouvert le feu sur trois de ces hommes lors d'une opération de fouille. L'armée française a confirmé qu’un accrochage avait bien eu lieu, mais a réfuté toute responsabilité pour les morts.

Un président de transition élu lundi

Jeudi matin, un nouveau convoi de civils musulmans a été escorté hors de la ville par des soldats tchadiens.

"Ce n'est pas un conflit interreligieux pour l'instant mais cela pourrait le devenir", a estimé John Ging, qui a évoqué un "effondrement" complet du pays.

Lundi, le Parlement centrafricain doit élire un président de transition qui sera chargé de ramener le calme dans le pays.

Le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire, sera chargé d’avaliser les candidatures, ouvertes depuis vendredi matin, 9 heures (8 heures GMT) et jusqu’à samedi, 10 heures (9 heures GMT).

Les différents critères fixés par le CNT interdisent notamment aux chefs des partis politiques, aux militaires d'active, à tous ceux ayant exercé des responsabilités au sein des institutions de transition sous la présidence de Michel Djotodia et à tous ceux ayant été "membre d'une milice ou d'une rébellion armée durant les 20 dernières années" de poser leur candidature.

Michel Djotodia, qui a pris le pouvoir en mars 2013 grâce à l’ex-rébellion Séléka, a été contraint de quitter ses fonctions vendredi, sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale et de la France.

Avec AFP