Aitzaz Hassan s'est sacrifié en empêchant, lundi, un kamikaze de se faire exploser dans une école de la région du Hangu, au nord-ouest du Pakistan. Tué à 15 ans, il est aujourd'hui célébré en héros.
Aitzaz Hassan est mort en héros. L’adolescent connaît une gloire post-mortem après s’être sacrifié en arrêtant, lundi 6 janvier, un kamikaze qui s’apprêtait à faire exploser une bombe dans l’école chiite de la petite ville d'Ibrahimzai, située dans la région de Hangu au nord-ouest du Pakistan.
Paré d’une ceinture d’explosifs, le terroriste se dirigeait vers l’école où étudiaient près de 1 000 élèves, chiites pour la plupart. Mais, faisant fi des avertissements de ses camarades, selon les témoignages de sa famille, Aitzaz a intercepté l’homme à 150 mètres de l’entrée principale de l’établissement. Tous, étudiants et professeurs, ont été épargnés, hormis Aitzaz. Le garçon d'à peine 15 ans est mort des suites de ses blessures à l’hôpital, quelques heures après l’attentat.
"Aitzaz nous rend fiers car il a vaillamment intercepté le kamikaze et sauvé la vie de centaines de collègues", a déclaré à la presse son père, Mujahid Ali Bangash, 55 ans. "Je suis fier de savoir que mon fils s'est sacrifié pour une cause noble", a-t-il ajouté. "Mon fils a fait pleurer sa mère mais grâce à lui, ce sont autant d’autres mères qui ne pleureront pas leur enfant", a, de son côté, déclaré sa mère à la presse pakistanaise.
Sur Twitter, Aitzaz comparé à Malala
Sur le réseau social Twitter, sous les hashtags #onemillionaitzaz et #AitzazBraveheart, des centaines d’utilisateurs louent sans cesse depuis lundi le courage de feu Aitzaz Hassan . Il est notamment comparé à Malala Yousafzai, cette jeune pakistanaise qui a failli mourir en raison de son engagement pour le droit à l’éducation des filles au Pakistan.
Des personnalités pakistanaises ont salué le geste de l'adolescent. "Aitzaz Hasan, 15 ans, a donné sa vie pour arrêter un kamikaze au Pakistan. Un rappel sur la nature du vrai courage. Une âme courageuse", a twitté l’écrivain et journaliste Omer Aziz.
"Aitzaz Hassan est la fierté du Pakistan. Il faut au moins lui donner une médaille", a quant à elle réagi l'ex-ambassadrice pakistanaise à Washington, Sherry Rehman, une des personnalités les plus influentes de l'opposition.
Zone sensible
Le district de Hangu, théâtre de cet attentat, est considéré comme une des zones sensibles du Khyber Pakhtunkhwa, car limitrophe des zones tribales, repaire par excellence des insurgés, régulièrement bombardé par les drones américains.
L'attentat déjoué par le jeune Aitzaz visait une école chiite, minorité musulmane représentant environ 20 % de la population des 180 millions d'habitants, qui est la cible d'attentats de groupes sunnites radicaux.
“Les habitants de la région sont patriotes mais vivent dans des conditions difficiles”, a déclaré à la BBC Mudassar Hassan Bangish , l’un des cousins de Aitzaz. Et d’ajouter : "S’en prendre à ces attaques et à ces explosions demandent du courage, comme celui qu’Aitzaz a eu. Nous saluons sa bravoure".
Avec AFP