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En Israël, les migrants africains poursuivent leur mouvement

Des milliers d'immigrés africains ont de nouveau manifesté lundi devant des ambassades occidentales à Tel-Aviv. Entrés clandestinement en Israël, ils protestent contre la politique d'immigration de l'État hébreu.

Ils étaient des milliers dans les rues de Tel-Aviv lundi 6 janvier. Entrés clandestinement en Israël, des migrants africains ont manifesté devant des ambassades occidentales pour protester contre la politique israélienne d'immigration. 

Ce nouveau rassemblement de ressortissants originaires principalement du Soudan et d'Érythrée survient au lendemain d'une manifestation monstre de plus de 30 000 d'entre eux à Tel-Aviv. Ils dénoncent le refus des autorités d'examiner leurs demandes d'asile, ainsi que le placement en rétention de centaines d'entre eux. Or, depuis 2009, la compétence pour décider de l'attribution du statut de réfugié aux demandeurs d'asile en Israël est passée du HCR au ministère de l'Intérieur.

"ONU, réveille-toi", ont scandé les manifestants en passant devant le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). 

"Israël n'est pas leur maison"

Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu'à un an en rétention sans procès. Le nouveau centre de rétention Holot, qui a commencé à fonctionner en décembre, est ouvert pendant la journée, mais ses occupants doivent pointer à trois reprises et y passer la nuit. Dans un communiqué, Walpurga Englbrecht, représentante en Israël du HCR, a exprimé son inquiétude devant ce centre de "détention illimitée" qui ne correspond pas aux termes de la convention de 1951 sur les réfugiés.

Le ministre israélien de l'Intérieur, Gideon Saar, a affirmé lundi que la grande majorité des immigrés venaient chercher du travail et pas l'asile. "Mais Israël n'est pas leur maison et nous allons nous efforcer de garantir qu'il ne devient pas un pays d'infiltrés", a-t-il dit à la radio de l'armée.

Les autorités israéliennes estiment à 60 000 le nombre d'Africains entrés clandestinement et ont lancé en 2012 une campagne qui a abouti au départ ou à l'expulsion de 3 920 d'entre eux. Parallèlement, Israël a achevé en 2013 la construction d'une clôture électronique le long des 230 km de frontière avec l'Égypte, ce qui a réduit pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales.

Avec AFP et Reuters