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Assad en appelle au Pape dans un message secret

Une délégation syrienne, reçue au Vatican samedi 28 décembre, a remis un message du président Bachar al-Assad au pape François. Un texte martèle que la Syrie est confrontée à "une agression" depuis le début du conflit en mars 2011.

C’est sans doute une réponse au message de Noël "urbi et orbi" du pape François. Le président syrien Bachar al-Assad a fait parvenir, samedi 28 décembre, un message au Saint-Père par l'intermédiaire d'une délégation syrienne reçue à Rome par le numéro 2 du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin.

La délégation "a apporté un message du président Assad pour le Saint-Père qui reflète la position du gouvernement syrien", indique le communiqué du Vatican.

Si le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a refusé de donner davantage de précisions sur le contenu du message, l’agence officielle syrienne Sana a affirmé que dans cette missive, le président Assad remercie le pape pour sa position sur la Syrie "confrontée à une agression". Le chef d’État syrien y affirme également que toute solution au conflit qui ravage le pays depuis mars 2011, doit passer par "un dialogue national entre les Syriens, sans interférences étrangères, car le peuple syrien est seul maître de son destin, et il est le seul à choisir sa direction".

Assad prêt à participer Genève II

Dans la lettre remise au Vatican par Joseph Soueid, ministre d'État, Bachar al-Assad écrit également que c'est fort de cette conviction qu'il est disposé à participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier, poursuit l’agence Sana. Le président syrien y insiste aussi sur la détermination du gouvernement à "exercer son droit à défendre tous ses citoyens, quelles que soient leurs confessions, contre les crimes commis par les bandes takfiries (extrémistes sunnites, ndlr) qui s'attaquent à leurs maisons, à leurs lieux de culte et à leurs quartiers".

Enfin, le message dénonce "le soutien militaire, logistique et matériel, fourni par des pays voisins aux terroristes" agissant en Syrie, terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles.

Depuis le début de son pontificat en mars 2013, le pape François multiplie les appels pour que cesse la guerre civile en Syrie. Dernier en date, "l’urbi et orbi" de Noël dans lequel le pape argentin avait demandé à toutes les parties belligérantes de permettre à l'aide humanitaire d'arriver aux millions de victimes de la guerre en Syrie.

"Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu'il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l'accès pour les aides humanitaires", avait lancé le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre.

Début décembre, le souverain pontife avait déjà lancé un appel pour les douze sœurs orthodoxes emmenées par des hommes armés dans la localité de Maaloula, dans le nord de la Syrie, et pour "toutes les personnes enlevées en raison du conflit" dans ce pays. En septembre, le pape François avait organisé une journée de prière pour la paix en Syrie. Alors que tous les yeux étaient braqués sur Damas après l’attaque chimique perpétrée dans la banlieue de la capitale et attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar al-Assad, il s’était prononcé contre une intervention militaire envisagée par les États-Unis et la France.

Avec AFP et Reuters