L’Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir en Mauritanie, a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, alors que plusieurs partis d'opposition ont boycotté ces élections. L’UPR a également remporté les municipales.
Dès la mi-novembre, les premières tendances avaient placé le parti présidentiel UPR largement en tête des législatives mauritaniennes. Les résultats officiels, publiés dimanche 22 décembre, confirment sans surprise les estimations. Le taux de participation, qui était de plus de 75% au premier tour, le 2 novembre, était de "plus de 72%" au second, selon la Commission électorale.
L'Union pour la République a remporté 74 sièges sur les 147 que compte l'Assemblée nationale. Une majorité absolue obtenue sur le fil, mais la coalition dont elle fait partie a obtenu un total de 108 sièges de députés. L’UPR a également très largement assis son pouvoir au niveau municipal. Les candidats du parti présidentiel ont remporté la victoire dans 154 communes sur les 218 que compte le pays.
"Aucune solution à la crise politique"
En face, l’opposition n’est parvenue à arracher que 37 sièges, dont 16 pour les islamistes de Tawassoul, qui devient ainsi le deuxième parti du pays. Le scrutin a été boycotté par dix partis d'opposition rassemblés au sein de la Coalition de l'opposition démocratique (COD), qui dénonce son organisation "unilatérale" par le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce dernier a mené en 2008 un putsch militaire contre l'ancien chef de l'État, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, accusé d'incompétence face aux problèmes économiques du pays. Il s'agissait du premier scrutin parlementaire depuis son coup de
force et son élection à la présidence en 2009.
Ces élections "n'apporteront aucune solution à la crise" politique en Mauritanie, à cause des "énormes irrégularités qui les ont marqués" et du boycott d'une partie de l'opposition, a déclaré dimanche à la presse le président de Tewassoul, Jemil Ould Mansour. Fort de ses résultats, il a appelé dimanche à un "dialogue urgent" pour résoudre la crise politique.
Avec AFP et Reuters