
Les Malgaches se sont rendus aux urnes dans le calme, vendredi, pour le second tour de la présidentielle. Ils devaient choisir entre Robinson Jean Louis et Hery Rajaonarimampianina. L'enjeu : sortir de la crise et revenir à l'ordre constitutionnel.
Les Malgaches ont voté vendredi 20 décembre pour le second tour de l'élection présidentielle et des législatives qui doivent permettre de sortir la Grande Île de la grave crise dans laquelle elle est plongée depuis le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina en 2009.
"Après plus de 4 ans et demi de crise politique et économique, la population ici est fatiguée", explique Bilal Tarabey, le correspondant de FRANCE 24 à Madagascar. "Les gens sont venus voter en nombre, plus nombreux qu’à la même heure au premier tour. Ils sont calmes, sereins et décidés", ajoute-t-il.
En plus de leur président, les 7,9 millions d'électeurs malgaches doivent également désigner 151 députés. Les 20 001 bureaux de vote qui ont ouvert dès 6 heures (3 heures GMT) ferment désormais progressivement leurs portes depuis 17 heures (14 heures GMT). La journée avait été déclarée fériée pour cette double élection, présidentielle et législative.
Premières tendances attendues ce week-end
N’ayant pu se présenter à la présidentielle, la communauté internationale craignant des troubles, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina s'affrontent par candidats interposés : le médecin (et ancien ministre de la Santé) Robinson Jean Louis pour l'un, et le comptable (et ancien ministre des Finances) Hery Rajaonarimampianina pour l'autre.
Le scrutin est pour beaucoup l'indispensable premier pas qui permettra de sortir de la grave crise politique, économique et sociale dans laquelle Madagascar, mise au ban des nations, est plongée depuis l'éviction de Marc Ravalomanana. Plus de neuf habitants sur dix vivent désormais avec moins de deux dollars par jour, selon la Banque mondiale.
Les premières tendances devraient se dessiner ce week-end. Faute de sondages, il est difficile de connaître les véritables aspirations des électeurs, qui ont voté à plus de 50 % pour des candidats issus du camp Rajoelina au premier tour en octobre.
Mais ces derniers n'ont pas tous appelé à voter pour Hery Rajaonarimampianina vendredi, alors que le camp de Marc Ravalomanana - qui vit en exil en Afrique du Sud - s'est rassemblé autour de Robinson Jean Louis, à qui se sont également ralliés quelques transfuges. Les deux partent d'assez loin, Jean Louis et Rajaonarimampianina ayant réuni respectivement 25,16% et 15,85% en octobre.
Leurs partisans ne cessent de répéter qu'ils craignent des fraudes. Ils ont déjà affirmé que des bulletins précochés en faveur d'Hery Rajaonarimampianina avaient été découverts dans le sud du pays.
Comme au premier tour, les forces de l'ordre ont annoncé qu'elles seraient présentes en masse pour éviter tout débordement.
Avec AFP