La Douma a adopté mercredi une loi d’amnistie, à l’occasion du 20e anniversaire de la Constitution. Quelque 20 000 prisonniers dont les membres des Pussy Riot et de l'équipage de Greenpeace devraient en bénéficier.
Les Pussy Riot et les membres de Greenpeace bientôt libres ? C’est en tout cas l’espoir des associations de défense des droits de l’Homme après le vote, mercredi 18 décembre, d’une loi d'amnistie - proposée par Vladimir Poutine - pour les 20 ans de la Constitution.
Sur les 700 000 prisonniers que comptent la Russie, quelque 20 000 détenus - dont les Pussy Riot et les membres de l’équipage de Greenpeace - seraient concernés par le texte qui prévoit d'amnistier les personnes condamnées à des peines inférieures à cinq ans de détention. Il devrait surtout bénéficier en priorité aux mineurs, mères d’enfants mineurs, aux femmes enceintes et aux détenus de plus de 60 ans. Selon la presse, l'amnistie pourrait également concerner les participants d’un rassemblement anti-Poutine en mai 2012 qui avaient été inculpés pour des heurts avec la police.
"Libérer sans paperasserie bureaucratique"
Les deux jeunes femmes du groupe contestataire Pussy Riot, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova – toutes deux mères d’enfants en bas âge - qui purgent une peine de deux ans de détention pour avoir chanté en février 2012 une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou, devraient donc recouvrer la liberté même si les deux chanteuses devaient de toute façon être libérées en mars prochain.
Les autorités pénitentiaires à Krasnoïarsk et Nijni Novgorod, où sont détenues respectivement Tolokonnikova et Alekhina, ont promis de les libérer "immédiatement, sans paperasserie bureaucratique, probablement demain [jeudi]", a écrit sur Twitter le mari de Tolokonnikova, Piotr Verzilov.
Colère des ONG de défense des droits de l'Homme
Les membres de Greenpeace, détenus eux pour "hooliganisme" devraient eux aussi sortir de prison. Les membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise, dont 26 sont étrangers, avaient été arrêtés en septembre après une action contre une plateforme pétrolière dans l'Arctique.
En revanche, Mikhaïl Khodorkovski, l’ancien patron de Ioukos devrait rester derrière les barreaux. Libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, l'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin ne devrait pas bénéficier de cette grâce.
Une décision qui a provoqué la colère des associations. "Cette amnistie n'a rien à voir avec ce que nous avons proposé", a déclaré Lioudmila Alexeeva, la présidente du groupe Helsinki de Moscou, l’une des plus anciennes ONG de défense des droits de l’Homme de Moscou. "Nous avons proposé une large amnistie (...) qui aurait permis de libérer des centaines de milliers de personnes. Nous voulions aussi que tous les prisonniers politiques soient libérés", a-t-elle souligné.
Avec AFP