Nos envoyés spéciaux en Centrafrique Matthieu Mabin et Roméo Langlois sont partis à la rencontre des Forces armées de Centrafrique. Ces combattants, restés fidèles à l'ex-président François Bozizé, sont peu nombreux et mal équipés.
Ils sont quelques centaines sillonnant la périphérie de Bangui à la lisière de la forêt. Ils patrouillent dans la brousse armés de mitraillette des années 40, ou de fusil de chasse à deux coups. Ces soldats d'infortunes, issus des Forces armées de la Centrafrique (Faca) créées lors de l'indépendance du pays en 1960, sont restés fidèles au président François Bozizé après le coup d'État du 15 mars dernier.
Leur mission : empêcher les exactions menées par les rebelles musulmans de la Séléka. De religion chrétienne, cette armée se défend de tout amalgame entre la Séléka et la population musulmane, qui represente 10% de la population en Centrafrique. "Nous n'avons qu'un seul ennemi : la Séléka, a commenté un soldat des Faca. Nous n'allons pas nous en prendre aux musulmans. On ne va pas les tuer, ce sont nos frères".
Sous équipées et délaissées par leurs officiers, les Faca de la brousse disposent d'un atout de taille dans leur combat : le soutien massif de la population qui voudrait voir en eux des libérateurs. "Ce sont les militaires centrafricains qui doivent nous libérer de la misère de Monsieur Djotodia", affirme l'un des villageois, excédé par des mois de violence. Tous appellent d'une seule voix au départ du président.