Au moins 21 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été atrocement mutilées vendredi et samedi dans deux villages du Nord-Kivu, à l'est de la RDC. Les auteurs présumés seraient des rebelles ougandais de l'ADF-Nalu.
C’est un massacre d’une extrême barbarie qui a été perpétré le 13 et 14 décembre. Enfants mutilés, femmes violées puis décapitées… Au moins 21 personnes ont été tuées dans une attaque menée dans l'est de la République démocratique du Congo, a dénoncé la Mission de l'ONU [Monusco] dans un communiqué, publié lundi 16 décembre. Les victimes ont perdu la vie dans les villages de Musuku et Mwenda, situés dans la province du Nord-Kivu. "Elles auraient été tuées pour la plupart à l'arme blanche", selon le communiqué.
Comble de l’horreur : trois filles mineures auraient été violées par les assaillants avant d'être décapitées. Le corps mutilé et démembré d'un enfant aurait en outre été retrouvé sur un arbre, dans le village de Musuku, précise Monusco dans le communiqué. Le chef de la Mission, Martin Kobler a exprimé son "profond dégoût".
La Monusco ne cite pas les auteurs présumés de l'attaque. Mais les soupçons se portent sur les rebelles ougandais de l'ADF-Nalu" [Forces alliées démocratiques-Armée nationale pour la libération de l'Ouganda].
Les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu
L'ADF-Nalu est née au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
La composante Nalu [Armée nationale pour la libération de l'Ouganda] a depuis lors disparu, mais le mouvement conserve son appellation d'origine.
Petit à petit, ces combattants se sont radicalisés. Aujourd'hui uniquement composée d'islamistes, l'ADF-Nalu est dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Kampala accuse régulièrement l’ADF-Nalu d’être liée aux Shebab, ces islamistes somaliens. Les États-Unis l'ont placée sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2011 et de l'Union européenne depuis 2012.
La Monusco, qui a demandé l'ouverture d'une enquête "dans les plus brefs délais", a indiqué qu'elle avait renforcé ses patrouilles dans les zones et qu'elle utiliserait "tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des populations [...]. Ces atrocités ne resteront pas impunies, les auteurs ne connaîtront pas de répit, tant qu'ils n'auront pas répondu de leurs actes devant la justice", a déclaré le chef de la Monusco.