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Sans surprise, le Parti social-démocrate allemand (SPD) a voté en faveur d'une coalition avec la CDU-CSU d'Angela Merkel. Cette victoire du "oui" lève le dernier obstacle à une réélection de la chancelière pour un troisième mandat.

Après des semaines de tractations difficiles, un accord entre le SPD et la CDU a enfin été trouvé. Samedi 14 décembre, le Parti social-démocrate allemand (SPD) a annoncé que ses 470 000 adhérents avaient massivement approuvé lors d'un référendum interne le projet d’une "grande coalition" avec les conservateurs du CDU-CSU d’Angela Merkel.

La direction du SPD a annoncé une victoire du "oui" avec près de 76% des voix. "Cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi fier d'être social-démocrate", a déclaré le président du parti, Sigmar Gabriel, sous les acclamations de centaines de militants du SPD venus de toute l'Allemagne pour aider au dépouillement des bulletins de vote. Vantant "la démocratie directe au sein du parti", il a salué "une fête pour la démocratie".

Ce feu vert pour une grande alliance ouvre désormais la voix à une réélection d'Angela Merkel - qui était arrivée largement en tête des législatives du 22 septembre - pour un troisième mandat à la tête du pays. Angela Merkel doit être réélue chancelière mardi 17 décembre, lors d'un vote des députés du Bundestag.

Les concessions sociales des conservateurs

Malgré de fortes réticences parmi les militants sociaux-démocrates, l'alliance avec "l'ennemi" d'hier a été rendue possible grâce aux concessions sociales conclues avec les conservateurs. Le SPD avait notamment poussé la chancelière à approuver la création d'un salaire minimum universel, une petite révolution en Allemagne.

Avec 41,5% des voix au soir des législatives, Angela Merkel avait frôlé la majorité absolue. Mais la défaillance de son allié libéral (FPD), éjecté du Parlement, l'a obligé à de longues négociations avec les sociaux-démocrates arrivés deuxièmes (25,7%).

Le nouveau gouvernement de "grande coalition" doit accorder neuf postes aux conservateurs, six aux sociaux-démocrates. La plupart des nominations ont déjà fuité dans la presse. Wolfgang Schäuble, 71 ans, fidèle lieutenant de Merkel, conserverait le ministère des Finances, fort d'une solide réputation forgée durant la crise de l'euro. Le cacique du SPD Frank-Walter Steinmeier, 57 ans, reviendrait aux Affaires étrangères, comme lors de la première "grande coalition" de Merkel (2005-2009). Le président du SPD, Sigmar Gabriel, dirigerait un grand ministère de l'Économie, chapeautant aussi la transition énergétique, projet phare de l'Allemagne pour les prochaines années.

Avec AFP

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