Le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) a placé l'équipementier automobile en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois. L'entreprise pourra ainsi continuer son activité. Au moins pendant cette période.
AFP - L'équipementier automobile Heuliez, qui emploie mille personnes à Cerizay (Deux-Sèvres), a été placé mercredi en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois, a-t-on appris auprès du tribunal de commerce de Niort.
"Le tribunal a placé l'entreprise Heuliez en redressement judiciaire et ouvre la période d'observation pour une durée ne pouvant excéder le 15 octobre 2009, en vue de l'établissement d'un bilan économique et social et de propositions tendant à la continuation ou à la cession de l'entreprise", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Les parties sont convoquées pour une audience le 24 juin. "Il sera statué ce jour là sur la poursuite de cette période d'observation", précise le texte.
Heuliez va donc pouvoir continuer son activité et mettre à profit ces six mois pour trouver des financeurs afin de lancer la production de sa voiture électrique.
"C'est un soulagement. Nous espérions, nous attendions cette décision qui va nous permettre de continuer de travailler et de trouver des partenaires", a déclaré à la presse Claude Point, délégué syndical CFDT (majoritaire) après l'annonce de la décision.
"Maintenant, il faut régler le plus rapidement possible le paiement des salaires du mois de mars", a-t-il ajouté.
Pour Michel Boureau, délégué CFE-CGC, "c'est une bataille importante remportée par les salariés. Nous poussons tous un grand ouf de soulagement. La nuit a été un peu longue".
"Une nouvelle étape s'ouvre à l'entreprise. Nous allons tous nous remettre au travail pour trouver les solutions", a-t-il ajouté.
L'équipementier, l'un des plus gros employeurs du département, en proie à des difficultés financières depuis deux ans, a besoin de trouver 45 millions d'euros et des partenaires financiers et industriels stables pour éviter de disparaître. Il bénéficie depuis octobre 2007 d'une procédure de sauvegarde, mais sa situation ne s'est pas améliorée depuis.
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu'il apporterait au moins 10 millions d'euros pour tenter de sauver l'entreprise, en raison des "perspectives industrielles intéressantes du véhicule électrique".
La région Poitou-Charentes a annoncé de son côté qu'elle donnerait 5 millions d'euros.