Moscou a affirmé ne pas avoir livré de missiles à Téhéran. Depuis plusieurs mois, la Russie souffle le chaud et le froid sur la livraison de ces armes censées protéger les installations nucléaires iraniennes d'éventuelles attaques.
AFP - La Russie n'a pas commencé à livrer à l'Iran, comme elle l'avait prévu, des missiles sol-air S-300 destinés à protéger des sites sensibles, a déclaré mercredi Alexandre Fomine, vice-directeur du Service fédéral russe de coopération militaro-technique, à l'agence russe Interfax.
"Rien ne se passe. Il n'y a pas de livraisons", a déclaré M. Fomine depuis Rio de Janeiro où il participe à un salon d'armement.
Les Etats-Unis et Israël, qui n'excluent pas des raids aériens contre le complexe militaire iranien afin d'empêcher Téhéran d'accéder à l'arme atomique, voient d'un très mauvais oeil ces livraisons.
Moscou souffle le chaud et le froid depuis des mois sur la livraison de ces systèmes antiaériens très perfectionnés, qui rendraient plus difficiles des bombardements d'installations nucléaires iraniennes. En 2007, la Russie avait livré à l'Iran 29 systèmes de défense antiaérienne TOR-M1, à beaucoup plus courte portée que les S-300.
Un haut responsable russe a déclaré en mars que la livraison de missiles sol-air russes S-300 à l'Iran, destinés à protéger des sites sensibles, dépendrait de "l'évolution de la situation internationale".
Ces déclarations interviennent alors que les relations russo-américaines connaissent un certain réchauffement depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche et que les spéculations vont bon train sur de possibles "marchandages" entre les deux pays.
Barack Obama a clairement lié le projet de bouclier antimissile américain en Europe, auquel Moscou est farouchement opposé, à l'avenir du programme nucléaire iranien.