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Des hommes armés tués par l’armée française à l’aéroport de Bangui

Les militaires français ont commencé, vendredi, à se déployer en Centrafrique dans le cadre du lancement de l'opération Sangaris. La veille, ils ont tué des hommes armés non identifiés qui avaient ouvert le feu à l’aéroport de Bangui.

"L'opération a commencé", a confirmé à FRANCE 24, vendredi 6 décembre, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Le lancement de l'opération conjointe entre les forces armées françaises et africaines pour mettre un terme aux combats qui ravagent la République centrafricaine (RCA) intervient au lendemain du feu vert de l'ONU pour cette intervention.

Quelque 92 morts et 155 blessés, par arme blanche ou par balle, ont été enregistrés dans un hôpital de Bangui depuis le début d'une vague de tuerie le 5 décembre dans la capitale centrafricaine, selon un bilan établi ce vendredi par la mission en Centrafrique de Médecins sans frontières (MSF) et transmis à l'AFP.

L’État-major des armées françaises a également annoncé vendredi que des militaires avaient tué la veille des hommes armés non identifiés. Ces hommes avaient ouvert le feu sur leurs positions au niveau de l’aéroport de Bangui, en Centrafrique.

"Des hommes armés dans un pick-up ont ouvert le feu hier matin (jeudi) sur les positions françaises déployées à l’aéroport de Bangui. On a riposté, le pick-up a été détruit et les assaillants ont été tués", a expliqué le colonel Gilles Jarron, porte-parole de l’État-major des armées, sans toutefois donner de détails sur le nombre et l’identité des assaillants.

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"Les forces françaises ont développé des patrouilles dans Bangui"

"Les premiers véhicules de l'armée française ont commencé à sillonner les rues de Bangui [capitale de la Centrafrique, ndlr] dans la nuit", a constaté Matthieu Mabin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Bangui. Selon le ministre des Affaire étrangères, Laurent Fabius, il y a déjà plus de 650 soldats français dans le pays. "Nous allons doubler [notre présence] d'ici la fin de la semaine", a-t-il assuré vendredi sur France Info.

L'opération militaire, baptisée Sangaris – du nom d'un papillon local – a débuté après une nuit relativement calme dans le centre de Bangui, selon les observateurs sur place. "On sait que dans les quartiers nord et ouest de la capitale ainsi que dans sa périphérie demeurent des groupes armés de ce qu'on appelle les 'anti-Balaka' [milices chrétiennes d'auto-défense opposées au nouveau gouvernement en place depuis mars 2013, ndlr]. Ils ont été rejoints très probablement par des éléments de la garde présidentielle de l'ancien président François Bozizé", rappelle Matthieu Mabin, pour qui l'arrivée de l'armée française a permis d'éviter de nouvelles actions violentes dans la capitale.

Il assure également que, malgré un manque d'informations précises, des "heurts très violents ont eu lieu dans des villes de provinces".

Mandat d'un an de l'ONU

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Reportage à Bangui

La mission des forces armées françaises, telle que définie par la résolution 2127 du Conseil de sécurité de l'ONU, est de prendre "toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA)". Les militaires de la coalition africaine, dont l'effectif devrait à terme se monter à 4 000 hommes, ont reçu des Nations unies un mandat d'un an pour rétablir l'ordre et stabiliser le pays.

De son côté, Londres va contribuer à l'intervention franco-africaine, dans le cadre d’une «aide logistique limitée", en fournissant des avions de transport militaire C17, a annoncé ce vendredi William Hague, le chef de la diplomatie britannique.

Trois vols, dont l'un doit arriver sous peu à Bangui, sont prévus en décembre pour contribuer au transport des équipements français vers la République centrafricaine, a-t-il précisé dans un communiqué. "Nous sommes, nous aussi, déterminés à jouer notre rôle dans cette lutte contre la violence (...) pour répondre à la crise sécuritaire et humanitaire", a ajouté William Hague.

La Centrafrique est, en effet, plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans. Et ce depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka. Son leader, Michel Djotodia, président auto-proclamé, l'a ensuite dissoute, tout en intégrant une partie de ses combattants dans les nouvelles forces de sécurité.

Avec AFP et REUTERS