Le vice-président du MNLA a annoncé, vendredi, que le mouvement rebelle touareg reprenait les armes contre l’armée malienne. Une déclaration qui fait suite à des affrontements à Kidal la veille.
Un responsable du mouvement séparatiste touareg, Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a annoncé, vendredi 29 novembre, que la rébellion mettait fin à l'accord de cessez-le-feu conclu en juin avec le gouvernement malien, et qu'il reprenait les armes à la suite des violences la veille à Kidal.
"Là où on trouvera l'armée malienne, on lancera l'assaut sur elle. Ce sera automatique. Les mises en garde sont terminées", a déclaré à l'AFP Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du MNLA. "Ce qui s'est passé est une déclaration de guerre. Nous allons leur livrer cette guerre", a-t-il affirmé.
Une référence aux affrontements survenus la veille, à l’aéroport de Kidal, au Nord-Mali, entre soldats maliens à manifestants touareg. Ces derniers protestaient "pacifiquement" contre la venue du Premier ministre, Oumar Tatam Ly, selon le MNLA, qui accuse l’armée d’avoir tiré "à balles réelles". Des violences qualifiées d'"exactions", qui ont fait un mort et cinq blessés, selon les rebelles.
D’après le gouvernement malien, ses troupes, "prises à partie par des éléments incontrôlés", ont procédé à des "tirs de sommation" après avoir essuyé "des jets de pierre et des tirs d'armes".
Faire payer à l’armée son "irresponsabilité"
Les forces rebelles "feront payer à l'armée malienne son irresponsabilité après son forfait" de jeudi, a ainsi promis Mahamadou Djeri Maïga. "On ne parle plus de cantonnement. Maintenant que le feu est ouvert, on verra qui est qui. Partout où on a des troupes sur le territoire de l'Azawad, on les appellera à se mobiliser", a-t-il poursuivi, accusant les autorités maliennes de "violer les accords de Ouagadougou [...] malgré les assises et autres cadres de discussion".
Après 18 mois de crise politico-militaire, les mouvements rebelles touareg avaient signé le 18 juin à Ouagadougou un accord de paix avec Bamako visant à permettre l'organisation de la présidentielle du 28 juillet.
Les relations entre les deux parties se sont envenimées ces dernières semaines, malgré la tenue le week-end dernier du premier tour des élections législatives, qui se sont déroulées dans le calme dans le Nord-Mali.
Avec dépêches AFP et Reuters