Plusieurs centaines de manifestants s'en sont pris au siège local du parti Ennahda à Gafsa, mercredi. Cette région du centre de la Tunisie est paralysée par une grève générale pour dénoncer la pauvreté et les disparités régionales.
Plusieurs centaines de manifestants ont attaqué mercredi 27 novembre le siège du parti islamiste Ennahda à Gafsa, dans le centre de la Tunisie. Les manifestants s'en sont pris au siège du parti après avoir tenté dans un premier temps de forcer l'entrée du siège du bureau du gouverneur et d'être dispersés par la police.
Les manifestants ont sorti des dossiers des locaux du parti islamiste au pouvoir ainsi que des meubles et les ont brûlés dans la rue. La police était pour sa part absente des lieux. Les protestataires ont aussi empêché les pompiers d'accéder au site.
Des heurts opposaient mercredi manifestants et policiers à Siliana, à 150 km au sud-ouest de Tunis, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les accrochages ont débuté lorsque des manifestants ont jeté des pierres sur la police, qui a répliqué de la même manière avant de tenter de disperser la foule en pourchassant en voiture les protestataires.
Comme deux autres régions, Gafsa était paralysée mercredi par une grève générale pour dénoncer la pauvreté et les disparités régionales, des facteurs clés de la révolution de 2011. Le catalyseur de la grève a été la décision du gouvernement de ne pas inclure la région dans la liste des gouvernorats où des facultés de médecine et des centres hospitaliers universitaires seront bâtis dans les années à venir.
Lors des précédents mouvements de contestation ces deux dernières années, les sièges régionaux d'Ennahda ont été pris pour cible à travers le pays, notamment à Gafsa. En 2008, la région de Gafsa, stratégique en raison de ses mines de phosphates mais parmi les plus pauvres du pays, avait été le théâtre d'une insurrection nourrie par la pauvreté et réprimée dans le sang.
Avec dépêches AFP