, envoyé spécial à Kiev – L'équipe de France de football aborde vendredi à Kiev le rendez-vous le plus important de l’ère Didier Deschamps, à savoir les barrages du Mondial-2014 contre l’Ukraine. Une confrontation aux allures de dernière étape avant le Brésil.
L’équipe de France de football affronte, vendredi 15 novembre, au stade olympique de Kiev l’Ukraine en match aller d’un barrage qualificatif pour la Coupe du monde 2014. Rien ne sera scellé à l’issue de cette première manche, mais les Bleus seraient bien avisés d’obtenir un bon résultat dans la capitale ukrainienne, pour s’éviter des sueurs froides mardi 19 novembre au Stade de France, lors du match retour.
"Il va falloir beaucoup d’engagement. Il n’y a pas de place au doute, à l’incertitude ou à l’interrogation", a indiqué le sélectionneur français Didier Deschamps, devant la presse. "On va jouer là-bas [en Ukraine, NDLR], avec l’intention de faire le meilleur résultat possible. On ne va pas y aller pour bien défendre, avec un esprit restrictif", a-t-il ajouté, assurant que son équipe devrait avoir l’ambition "de se créer des occasions et marquer."
Autant d’ingrédients qui avaient manqué à l’équipe de France Il y a quatre ans contre l’Irlande, lors des barrages du Mondial-2010. Battue 1-0 à l’aller à Dublin, l’Irlande avait mené au Stade de France, face à des Bleus, comme tétanisés, et sauvés par le but de William Gallas après la fameuse main de Thierry Henry. Ce dernier souvenir des barrages incite donc à la prudence.
La France invaincue face à l’Ukraine
À défaut d’être aussi redoutée que le Portugal, autre barragiste que la France aurait pu affronter, l’Ukraine, invaincue depuis 11 rencontres, mais qui n'a jamais réussi à dominer la France en sept face-à-face, est un adversaire solide. Les Ukrainiens ont fini deuxièmes de leur groupe, derrière l’Angleterre, en encaissant seulement quatre buts en dix matches et, sans un passage à vide quand son sélectionneur a changé, elle pourrait avoir déjà obtenu son billet pour le Brésil.
Composée en quasi-totalité de joueurs locaux, l’Ukraine offrira aux Bleus une opposition rugueuse et comptera, aux avant-postes, sur deux dangers bien identifiés, Andreï Larmolenko et Yehven Konoplyanka. Si les Bleus parviennent à neutraliser ces deux joueurs, un grand pas vers le Brésil sera fait. Il restera alors à forcer le verrou défensif, et pour cela, la France compte avant tout sur Franck Ribéry, en quête de son premier Ballon d’Or.
"C’est un joueur très important", a confié Didier Deschamps. "Un des meilleurs joueurs au monde, si ce n’est le meilleur cette année", a renchéri Blaise Matuidi, qui a indiqué que ces deux matches de barrages étaient les plus importants de l’année, car "au bout, il y a le Brésil."
Mais au-delà de la perspective de disputer une Coupe du monde au pays du football-roi, le football français, malmené par de multiples affaires ces dernières années [Knysna, Zahia, quotas, virée des Espoirs, Nasri, Evra...], a une image déplorable à restaurer auprès du grand public. Didier Deschamps l'a bien compris : seules les victoires peuvent inverser cette tendance. Et à deux ans de l'Euro-2016, organisé en France, une absence de la prochaine phase finale, qui serait une première pour les Bleus depuis le Mondial-94, plongerait définitivement la Fédération française de football dans une crise profonde.