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La Syrie, nouvelle terre de djihad pour les Palestiniens

Des dizaines de jeunes Palestiniens partent combattre en Syrie contre le régime de Damas. Une nouvelle terre de djihad pour ces combattants isolés, frustrés par la trêve entre le Hamas et Israël.

Ils sont jeunes, djihadistes, palestiniens… et partent combattre en Syrie. Plusieurs dizaines de jeunes en provenance de Gaza ont quitté ces dernières semaines le territoire palestinien pour prendre le chemin du djihad en Syrie, pour lutter contre le régime de Damas.

La différence entre le front al-Nosra et l'EIIL

"Au début l'EIIL et al-Nosra étaient dans la même mouvance", explique à France 24 Fabrice Balanche. "Il y a eu une scission quand la branche irakienne d'Al-Qaïda a affirmé que le Front al-Nosra dépendait d'elle. Le chef syrien d'al-Nosra, Al Golani a refusé d'être inféodé à Al-Qaïda en Irak et affirmé dépendre de l'organisation générale d'Al-Qaïda", poursuit le chercheur.
Il explique encore que même si les deux groupes qui s'opposent aujourd'hui ont la même idéologie, ils ne sont pas perçus de la même manière : l'EIIL est composé en majorité d'étrangers contrairement au Front al-Nosra dominé par des Syriens.

Selon un dirigeant salafiste de Gaza, Abou Abdallah al-Maqdissi, leur nombre tourne autour de "27, dont certains sont revenus, d'autres sont tombés en martyrs, d'autres encore ont été blessés, et sont toujours là-bas ou dans les pays voisins".

Fahd al-Habbach était âgé de 28 ans, lorsqu’il est mort en martyr. Il combattait aux côtés du front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda. Sa famille a appris sa mort via une vidéo postée sur Youtube. Il laisse derrière lui une femme et deux enfants. Comme Fahd, Mohamed al-Zaanin, un autre jeune de 23 ans est mort en Syrie. Lui est tombé lors d’une attaque-suicide, mi-septembre. Il combattait au sein de l'État islamique d'Irak et du Levant [EIIL], proche d’Al-Qaïda. Ses parents, qui affichent le drapeau du djihad devant leur maison, affirment être fiers de lui.

"Il est parti le 13 juin sans nous prévenir, puis le lendemain il nous a appelés pour dire qu'il était en Arabie saoudite" pour accomplir le petit pèlerinage à La Mecque, raconte sa mère, Oum Mohammad. Puis, le 2 septembre, "devant notre insistance, il nous a dit qu'il était en Syrie pour le jihad", poursuit-elle. Deux semaines plus tard, "un de ses amis nous a appris qu'il avait péri dans une opération de martyre".

Pour les groupes salafistes, cet engagement de jeunes Palestiniens n'a rien d'étonnant. "La confusion qui règne à Gaza entre la trêve [conclue par le Hamas avec Israël, NDLR] et les entraves à l'action de la Résistance [à Israël, NDLR], en particulier la traque de ceux qui tentent de mener le djihad, sous l'accusation de trahison et de sabotage du cessez-le-feu, a irrité nos frères et les a poussés à rechercher d'autres options", explique Abou Abdallah al-Maqdissi.

Avec dépêches