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En images : RFI rend hommage à ses deux reporters assassinés au Mali

Alors que les corps des envoyés spéciaux de RFI, Claude Verlon et Ghislaine Dupont, sont arrivés tôt mardi à l'aéroport de Roissy, leurs collègues leur ont rendu hommage dans les locaux de France Médias Monde. Une minute de silence leur a été dédiée.

Trois jours après l’assassinat à Kidal, dans le nord-est du Mali, des reporters de RFI, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, leurs collègues, toujours sous le choc, leur ont rendu hommage lors d’une cérémonie, organisée mardi 5 novembre, dans les locaux de France Médias Monde. Les employés de RFI, FRANCE24 et Monte Carlo Doualiya ont respecté une minute de silence pour témoigner de leur immense émotion après cet assassinat et faire part de leur sympathie envers les familles et les proches de ces deux disparus. Des collègues et amis se sont ensuite exprimés à tour de rôle pour rappeler la mémoire de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

Les dépouilles des deux reporters de RFI, étaient arrivées un peu plus tôt aux environs de 07h00 à l’aéroport parisien de Roissy. Les cercueils de ont été accueillis par leurs familles et leurs proches dans la plus stricte intimité, loin des caméras.

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"Une cérémonie très sobre", rapporte notre envoyé spécial Willy Bracciano.

Les dirigeants de France Médias Monde, ainsi que François Hollande, accompagné des ministres des Affaires étrangères et de la Communication, Laurent Fabius et Aurélie Filippetti, étaient également présents à l’aéroport.

L'Élysée avait annoncé la veille que le chef de l'Etat souhaitait être à leurs côtés, et "les accompagner dans leur douleur". Une cérémonie très sobre à huis clos s’est tenue au pavillon d’honneur pour rendre hommage à ces deux reporters.

"Remarquable de dignité"

"C’était difficile depuis Bamako. On a fait un voyage étrange. On était dans le même avion avec eux et sans eux, et tout d’un coup, quand on est confronté à la douleur de la famille, les choses cessent d’être théorique", a raconté Marie Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde, à l’issue de cette cérémonie.

"C’était remarquable de dignité. Tout le monde était là, les collègues, pour entourer les familles. C’était un moment terrible et d’une émotion très forte car les journalistes ne sont pas fait pour mourir dans le cadre de leur travail", a pour sa part témoigné Marc Saikali, le directeur de la rédaction de FRANCE 24. "Mais en même temps, cela va nous renforcer dans notre conviction qu’il faut se battre tous les jours, et aller sur les terrains de guerre, sinon la barbarie triomphe", a-t-il insisté.

Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, "assassinés de sang froid par des terroristes", comme l’ont qualifié les autorités françaises, vont être ensuite conduits à l’Institut médico légal de Paris pour l'autopsie. Les dépouilles seront enfin restituées à leur famille en fin de journée.

Marie-Christine Saragosse a aussi annoncé qu’une cérémonie aurait lieu mercredi à 14h30 au musée du Quai Branly pour réunir toutes les personnes qui ont exprimé leur émotion après cet assassinat.

150 militaires en refort

Alors que l’heure est au recueillement en France, l’enquête se poursuit au Mali pour déterminer les circonstances de cet assassinat. Selon diverses sources, notamment la gendarmerie malienne, plusieurs suspects ont été arrêtés lundi. Le correspondant de FRANCE 24 et RFI à Bamako, Serge Daniel, a notamment obtenu des informations faisant état d'"une dizaine d'arrestations dans la région de Kidal". La "source sécuritaire" qu'il cite précise, que "ce sont des interpellations qui font des personnes arrêtées des suspects, et pas des coupables". La France, ainsi que le Mali, ont ouvert des enquêtes judiciaires.

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La réaction du ministre des affaires étrangères laurent Fabius

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a en outre précisé mardi que des renforts sont arrivés à Kidal. "Il y a des opérations, mais je n’en donnerai pas le détail, car tout le monde dans cette région écoute RFI. Mais l’instruction a été donnée que 150 militaires partent du sud du Mali pour se rendre à Kidal, ce qui a été fait hier soir pour un renforcement de la sécurité", a-t-il expliqué sur l’antenne de la radio du monde. "Par ailleurs, des personnes sont venues de Paris pour enquêter sur place", a-t-il ajouté. La France, ainsi que le Mali, ont en effet ouvert des enquêtes judiciaires.

Trois jours après l’assassinat des deux reporters de RFI dans le Nord du Mali, trois mouvements rebelles touaregs et arabes de cette région ont également annoncé lundi leur fusion. Il s'agit du Mouvement national de libération de l'Azawad [MNLA], du Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad [HCUA], et du Mouvement arabe de l'Azawad [MAA]. Dans le cadre de l'accord de paix, signé en juin au Burkina Faso, avec le gouvernement de Bamako, les trois organisations en question ont pris l'engagement de poser les armes.