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L'armée traque le M23 dans ses dernières positions

Selon les rebelles du M23, l'armée congolaise a repris les attaques à l'arme lourde lundi contre leur dernier réduit, dans l'est de la République démocratique du Congo. Dimanche, la rébellion avait décrété unilatéralement un arrêt des hostilités.

Les rebelles du M23 ont affirmé lundi 4 novembre que l'armée avait repris ses attaques "à l'arme lourde" contre leur dernier réduit dans les montagnes de l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

La direction du Mouvement du 23 Mars, qui avait annoncé dimanche un cessez-le-feu unilatéral, "regrette la poursuite des attaques à l'arme lourde conduites en ce moment" par les Forces armées de la RDC (FARDC), annonce la rébellion dans un communiqué en provenance de Chanzu, l'une des dernières collines tenues par la rébellion.

Les rebelles du M23 avaient annoncé dimanche la cessation immédiate des hostilités avec l’armée congolaise, selon un communiqué du mouvement signé par son président, Bertrand Bisimwa.

"Nous [...] ordonnons à toutes les forces de l'Armée révolutionnaire congolaise la cessation immédiate des hostilités avec les Forces armées de la République démocratique du Congo" [FARDC], "et de s'abstenir de tout acte ou comportement contraire à cet ordre, ceci pour permettre la poursuite du processus politique", a déclaré Bertrand Bisimwa.

La sédition du M23 n’est pas vraiment une surprise. Ces derniers jours, l’armée régulière a infligé plusieurs revers aux rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Après avoir repris le contrôle de Kibumba la semaine dernière, l'armée congolaise, épaulée par les casques bleus de l’ONU, a repris, dimanche 27 octobre, le contrôle de Kiwanja et Rutshuru, deux places fortes de la rébellion du M23. Le 30 octobre, nouvelle victoire : l’armée reprenait Bunagana, située dans l’est du pays, près de la frontière avec l’Ouganda. Les rebelles se sont retirés de ces zones, parfois sans combattre.

"Pour nous déloger d'ici, ce sera difficile"

Selon plusieurs sources, ils ne contrôlent plus que quelques centaines de kilomètres carrés limitrophes de l'Ouganda et du Rwanda. L’ordre de cessation des hostilités de Bertrand Bisimwa est d’ailleurs tombé, alors que l'armée pilonnait ces derniers bastions, où sont retranchés 200 à 300 combattants. Le président du M23 a également demandé à l'Ouganda, qui assure de la médiation entre les deux parties à Kampala, "de mettre immédiatement sur pied un mécanisme de [surveillance] de l'état de cessation des hostilités".

Reste à savoir si tous les rebelles respecteront les consignes de leur président. Car pour l’heure : "les combats continuent. En tout cas, pour nous déloger d'ici, ce sera difficile. Nous sommes en train de bombarder [les troupes], qui sont en train de monter dans les vallées", avait déclaré à l'AFP le porte-parole militaire des rebelles, Vianney Kazarama, quelques minutes avant le communiqué de Bisimwa.

Avec dépêches