
À l’issue d’une réunion de crise, dimanche à l’Élysée, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a dénoncé l’assassinat des deux journalistes, exécutés "froidement" au Mali, et annoncé une sécurisation accrue de la zone.
Au lendemain de l’assassinat, au Mali, des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, une réunion de crise s’est tenue, dimanche 3 novembre, autour du président François Hollande. À l’issue de ce rendez-vous d’urgence, qui a réuni plusieurs ministres et directeurs de cabinet, ainsi que le patron de la DGSE, le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a dénoncé "un crime odieux, abject et révoltant".
"Les assassins, ce sont ceux que nous combattons, c'est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et les élections", a-t-il poursuivi, en référence à la tenue des législatives maliennes le 24 novembre prochain, avant d’affirmer : "un crime contre des journalistes est un double crime : un crime contre des personnes, mais aussi un crime contre la liberté d'informer et d'être informé".
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"La sécurisation de l'ensemble de la zone et des zones voisines, concernant en particulier celle des ressortissants français, va être accrue", a-t-il encore annoncé. Cette dernière déclaration pose la question d’un nouveau report du calendrier en ce qui concerne le retrait des troupes françaises du pays.
Le retrait des troupes françaises reporté ?
La force militaire française Serval est, à ce jour, forte de 3 000 hommes au Mali. Le calendrier de retrait des troupes du pays, déjà repoussé par Paris, prévoit le départ d’un millier de soldats d’ici fin 2013, puis de 1 000 autres fin février 2014. Mais il pourrait être bousculé, selon Julien Sauvaget, envoyé spécial de FRANCE 24 à l’Élysée.
"La situation sécuritaire ne semble pas toujours être réunie au Nord-Mali. De plus, les forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali [MINUSMA], qui devaient être de 12 500 déployées dans le pays, ne sont aujourd’hui que de 5 000 soldats, donc largement insuffisantes pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire malien".
Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés par des hommes armés à 13H00 [heure locale et GMT], samedi 2 novembre, à Kidal, au Nord-Mali, avant d’être retrouvés morts par l'armée française à une douzaine de kilomètres de là, deux heures plus tard. Le président français et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ont affirmé leur détermination "à poursuivre et à remporter" le "combat commun contre le terrorisme", selon un communiqué de la présidence française.
Samedi soir, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour enlèvement et séquestration, suivis de meurtres en lien avec une entreprise terroriste.
Avec dépêches