
Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle à Madagascar, FRANCE 24 a suivi les deux favoris du scrutin. Deux candidats au-dessus desquels plane l’ombre des hommes forts de la Grande Île : Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina.
Samedi 26 octobre, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, la commission électorale nationale indépendante pour la transition (Cénit) a entamé son travail de fourmi de décompte des voix. Les résultats arrivent au compte-goutte depuis les 20 001 bureaux de vote répartis dans le pays. Dimanche matin, seuls 500 bureaux de vote avaient été dépouillés. Maria Muniz de Urquiza, chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, a qualifié dimanche les élections de "libres, transparentes et crédibles".
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Dans l’attente de résultats plus précis, certains des 33 candidats en lice continuent de faire campagne sans relâche. Ainsi, samedi après-midi, Jean-Louis Robinson, le candidat soutenu officiellement par le président déchu Marc Ravalomanana, a tenu un meeting au "Magro" à Antananarivo. Ces magasins de vente en gros, qui appartenaient à l’ex-président, ont été brûlés au moment du coup d’État d’Andry Rajoelina en 2009. Depuis quatre ans, les partisans de Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud depuis son renversement en 2009, ont pris l’habitude de s’y réunir.
Devant ses sympathisants, Jean-Louis Robinson a une nouvelle fois promis, en cas de victoire, le retour à Madagascar du président déchu. "Madagascar a besoin de tous ses fils. Actuellement, tous les présidents sont là sauf Marc Ravalomanana", a-t-il argué. Selon lui, un retour de l’ancien chef d’État "montrerait la sagesse des Malgaches". Durant son meeting, Jean-Louis Robinson a une fois de plus donné la parole par téléphone à Marc Ravalomanana.
"Candidat par procuration"
L'autre grand favori de l'élection, Hery Rajaonarimampianina, plus couramment appelé simplement "Hery", a lui aussi comme soutien un poids lourd de la politique. Il est considéré comme le poulain du président par intérim Andry Rajoelina. Hery accuse régulièrement Ravalomanana d’être responsable des privations du pays et qualifie Jean-Louis Robinson de candidat par procuration. "Il dispose aussi d’une base de l’ancien président. Donc il a utilisé cette base et c’est elle qui a voté, je crois, intensément pour lui. Je crois que c’est un vote pro-Ravalomanana", explique-t-il samedi à FRANCE 24.
La Cénit a jusqu'au 8 novembre pour publier les résultats provisoires complets. Pour la Grande Île, un nouveau gouvernement démocratique est indispensable pour regagner l'accès à l'aide internationale, gelée depuis le coup d'État de 2009.