Un avis de recherche a été émis par le FBI à l’encontre de Nicolae Popescu, un Roumain soupçonné d’être à la tête d’une organisation internationale de cybercriminalité, spécialisée dans les arnaques aux sites de ventes aux enchères.
Et dire que Nicolae Popescu avait déjà été arrêté par la police roumaine en 2010. Mais seulement pour quelques heures. Un problème de documents légaux, non mis à jour, avait obligé les forces de l’ordre à relâcher celui qui, déjà à l’époque, était considéré comme le leader d’une bande organisée d’une trentaine de personnes, spécialisées dans l’arnaque aux sites aux enchères, telles qu’eBay.
Accusé d’avoir délesté, entre 2006 et 2010, des internautes dans toute l’Europe de plus de 800 000 euros, en leur vendant des objets qui n’existaient pas, Nicolae Popescu avait pu quitter le pays suite à ce couac administratif. Peu après, ce Roumain a repris du service, visant cette fois-ci des internautes américains. C’est donc désormais le FBI qui vient de lancer, vendredi 25 octobre, un avis de recherche international pour lui mettre la main dessus.
Le service américain de renseignement l’accuse d’avoir récupéré illégalement plus de trois millions de dollars [2,17 millions d’euros], entre avril 2011 et décembre 2012, en vendant à des internautes des voitures qui n’existaient pas, à travers des sites comme eBay ou cars.com. Ces fausses automobiles étaient vendues entre 6 000 dollars et 42 000 dollars.
Faux papiers pour vrais comptes en banque
D’après le FBI, Nicolae Popescu a eu, en un an, le temps de mettre en place une nouvelle organisation internationale, très révélatrice des exigences de la cybercriminalité moderne. Le dossier d’accusation, établi par les autorités américaines à son encontre, révèle que le fugitif roumain avait des agents, qui travaillaient aussi bien aux États-Unis qu’au Royaume-Uni ou encore en Allemagne, République Tchèque et Hongrie.
Chacun au sein de cette équipe de cybercriminels avait une spécialité bien à lui. Aux États-Unis, ils étaient chargés d’ouvrir des comptes dans des banques comme Bank of America ou Citigroup, par lesquels l’argent devait transiter, avant d’arriver sur les comptes des banques européennes de Nicolae Popescu et de ses complices. D’autres avaient pour mission d’établir des faux documents d’identité pour qu’une même personne puisse ouvrir plusieurs comptes en banque.
Un des nombreux princes roumains
Il y a aussi ceux qui rédigeaient les fausses annonces sur les sites d’enchères, et qui ne sont pas les mêmes que ceux qui, ensuite, prenaient contact par email avec les victimes pour leur détailler les procédures de paiement. Chacun de ces intermédiaires touchait une partie de chaque transaction. Reste que Nicolae Popescu se réservait la part du lion d’après l’acte d’accusation.
Certes, une opération qui a rapporté trois millions d’euros peut paraître importante. Mais il semblerait que Nicolae Popescu ne soit que l’un des nombreux princes roumains de l’arnaque en ligne. Dans une interview accordée en 2010 au site roumain d’information Hotnews, Gary Dickson, l’agent de liaison du FBI en Roumanie, affirmait que “les arnaques aux sites d’enchères organisées par des Roumains font perdre plusieurs centaines de millions de dollars aux internautes américains”.