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Navire Greenpeace : La Haye saisit le tribunal international du droit de la mer

Les Pays-Bas ont saisi le tribunal international du droit de la mer pour obtenir la libération d'un navire de Greenpeace, arraisonné par la Russie, depuis une opération en Arctique, contre une plateforme pétrolière.

Les Pays-Bas ont annoncé lundi 21 octobre avoir saisi le tribunal international du droit de la mer, afin d'obtenir la libération d'un bateau de Greenpeace et de ses 30 membres d'équipage, interpellés lors d'une opération contre une plateforme pétrolière dans l'Arctique.

"L'État demande la libération de l'équipage détenu et du bateau", a indiqué le ministère néerlandais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le navire de Greenpeace, l'Arctic Sunrise qui batait pavillon néerlandais, avait été arraisonné fin septembre par les garde-côtes russes en mer de Barents (Arctique russe), alors que les militants à bord menaient une opération contre une plateforme pétrolière. Ils tentaient d'y déployer une banderole dénonçant les risques écologiques liés à l'extraction du pétrole.

26 ressortissants étrangers

Les trente membres de l'équipage du navire, dont 26 ressortissants étrangers, ont été placés en détention pour deux mois à Mourmansk, dans le nord-ouest de la Russie. Ils ont été inculpés de "piraterie en groupe organisé", ce qui les rend passibles de 15 ans de prison.

La Russie a fait du développement de l'Arctique, immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures inexploitées, une priorité stratégique. Greenpeace, de son côté, dénonce des risques décuplés pour un écosystème particulièrement fragile.

La Haye avait déjà entamé début octobre une procédure judiciaire, dite d'arbitrage, dans le cadre de laquelle chaque partie nomme des "arbitres" chargés de trouver une issue au différend.

Libération "urgente"

Les Pays-Bas ont toutefois décidé de saisir lundi le tribunal, car "la libération de l'équipage et du navire sont urgentes", a ajouté le ministère des Affaires étrangères, soulignant que la procédure d'arbitrage suivait son cours, mais prenait du temps.

"Une audience, où Pays-Bas et Russie pourront défendre leurs points de vue, devrait avoir lieu dans les deux à trois semaines", a précisé le ministère, ajoutant qu'une décision du tribunal sur ces "mesures provisoires" devrait être connue "d'ici à un mois".

Plusieurs pays ont manifesté leur inquiétude, quant au sort des membres de l'équipage, comme l'a, par exemple, fait mercredi la chancelière allemande Angela Merkel, mais seuls les Pays-Bas ont pris des mesures concrètes en vue d'obtenir leur libération.

Jeudi, onze lauréats du prix Nobel de la Paix, dont l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, avaient écrit à Vladimir Poutine, prenant la défense des 30 membres d'équipage.

Avec dépêches