L’Union des clubs de football professionnel envisage de boycotter les prochaines journées de championnat afin de marquer son opposition à l’application d’une taxe à 75 % sur les très hauts revenus, selon des informations du "Journal du Dimanche".
Les clubs de football professionnels menacent de faire grève lors du championnat pour protester contre la taxe à 75% sur les très hauts revenus. La possibilité de boycotter la 11e journée de Ligue 1 et la 12e de Ligue 2, le week-end du 26 octobre, a en effet été évoquée mardi dernier lors d’une réunion du comité exécutif de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF), selon des informations révélées par le "Journal du Dimanche".
Les dirigeants du football français sont fébriles après le vote par l’Assemblée nationale, vendredi dernier, d’une taxe exceptionnelle en 2014 et 2015 affectant les entreprises qui versent des rémunérations annuelles supérieures à un million d’euros. Cette "contribution exceptionnelle de solidarité" de 75 % sera prélevée uniquement sur la partie de la rémunération supérieure à 1 million d’euros, et non sur le montant global du salaire.
Addition salée pour le foot français
Une étude de la Ligue 1 relayée par "Le Parisien" chiffre l’addition à 44 millions d’euros pour 115 footballeurs et huit entraîneurs. Près de la moitié de ce montant serait payé par le PSG (20,4 millions), mais des clubs plus modestes comme Guingamp (50 000 euros) seraient également affectés. Les dirigeants du foot français craignent surtout que cette taxe à 75 % ne rende le recrutement de joueurs prestigieux plus difficiles - ces footballeurs stars payés plusieurs millions d’euros car ils sont considérés comme la clé de voûte du lucratif système de droits télévisés.
Lors d’un entretien à FRANCE 24 le mois dernier, le directeur général de l’UCPF, Philippe Diallo, avait également dénoncé le caractère "rétroactif" et "discriminatroire" de cette taxe, à laquelle les clubs n'auraient pas le moyen de se soustraire: "les grandes entreprises ont déjà pris des dispositifs pour contourner ce dispositif. Or nous, on a des clubs non-délocalisables, et des joueurs qui évoluent sur le territoire français avec des contrats pluri-annuels, non modifiables."
"Péril économique"
Conscients de l’image potentiellement désastreuse d’une grève visant à préserver les très hauts revenus des stars du ballon rond - une rémunération annuelle de 1 million d’euros équivaut à environ 80 000 euros par mois, soit 40 fois le revenu moyen des Français -, les patrons de club insistent donc sur le "péril" économique et citent le nombre de "25 000 emplois directs et indirects à la clé".
Tout en écartant l’idée d’une grève, le président des Girondins de Bordeaux, Nicolas de Tavernost, a ainsi déclaré qu’il était prêt à "reconsidérer" ses investissements dans le football si "des signaux négatifs comme la taxe à 75%" devaient perdurer. Un moyen de faire monter la pression d’un cran quelques jours avant l’assemblée générale convoquée par l’UCPF sur la question, prévue jeudi 24 octobre.