Quelque 4000 personnes ont manifesté dans le centre de la capitale géorgienne, samedi, réclamant la démission du président Mikheïl Saakachvili. Leur nombre a considérablement baissé depuis le début de la contestation.
AFP - La mobilisation contre le président Mikheïl Saakachvili s'étiolait samedi en Géorgie où quelques milliers de personnes ont continué de manifester dans le centre de Tbilissi pour la troisième journée consécutive, réclamant la démission du chef de l'Etat.
Au moins 4.000 personnes se sont rassemblées devant le parlement, dans le centre de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les dirigeants de l'opposition ont affirmé que d'autres manifestants bloquaient les artères menant vers la présidence et la télévision nationale.
Le nombre de manifestants a considérablement chuté depuis le début de la contestation. Ils étaient 60.000 jeudi et 25.000 vendredi lorsque l'opposition a appelé à une campagne de désobéissance civile pour faire pression sur le président Saakachvili, resté sourd aux demandes de démission.
Les organisateurs, qui avaient promis de rassembler au moins 100.000 personnes dans la capitale, continuaient d'assurer que les manifestations se poursuivraient tant qu'une nouvelle élection présidentielle ne sera pas convoquée.
Ils ont toutefois appelé à une journée de trêve dimanche où ce pays orthodoxe très croyant marque le début de la Semaine Sainte.
Malgré une faible mobilisation, les manifestants ne baissent pas les bras.
"Nous maintenons la pression sur Saakachvili. Même si nous sommes moins nombreux, ce n'est pas la quantité qui compte. Même s'il y a vingt personnes, il faut qu'il nous écoute", a déclaré Levan Tchelidzé, un manifestant de 45 ans.
"Le sentiment de révolte au sein de la population est vraiment très fort", a affirmé une dirigeante de l'opposition, Nino Bourdjanadzé, ex-présidente du Parlement.
Pour les manifestants, le président est responsable des conséquences de la guerre avec la Russie en août 2008 pour le contrôle de l'Ossétie du Sud, qui a abouti à la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de deux régions séparatistes géorgiennes.
Ses détracteurs, dont plusieurs anciens alliés, l'accusent également de persécuter des opposants, museler les médias et ne rien faire contre la pauvreté.
M. Saakachvili, élu pour un deuxième mandat en janvier 2008 après avoir été porté au pouvoir à la fin 2003 par la "Révolution de la rose", démocratique et pro-occidentale, a déclaré vendredi qu'il resterait jusqu'à la fin de son mandat en 2013.
Dans un communiqué publié sur son site officiel, le président a "remercié" tous ce qui ont manifesté "pacifiquement" estimant que la démocratie dans cette ex-république soviétique du Caucase avait "fait un pas en avant".
Les manifestations anti-gouvernementales en novembre 2007 à Tbilissi avaient été violemment dispersées et un état d'urgence instauré, ce qui a terni l'image de M. Saakachvili, jadis chouchou des Occidentaux.
Sa position sur la scène internationale est aujourd'hui délicate. L'Europe a condamné l'intervention russe en Géorgie, mais a aussi marqué ses distances avec l'offensive de Tbilissi.
Reste également à savoir si, aux Etats-Unis, la nouvelle administration de Barack Obama apportera à M. Saakachvili le même soutien que celle de George Bush. Washington s'est abstenu vendredi de tout commentaire sur les appels de l'opposition à la démission du président géorgien, jugeant qu'il s'agissait d'une "affaire intérieure géorgienne".
La France a de son côté déclaré qu'elle suivait "avec la plus grande attention l'évolution de la situation en Géorgie".