logo

Le Front national a suspendu l'une de ses candidates aux élections municipales suite à ses propos comparant la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. Le parti de Marine Le Pen parle "d'erreur de casting".

Le Front national (FN) a décidé, vendredi 18 octobre, d’écarter l'une de ses candidates aux élections municipales en raison de ses propos racistes à l'égard de la ministre de la Justice Christiane Taubira, rendus publics jeudi dans l’émission Envoyé spécial sur France2.

Dans ce reportage, diffusé jeudi soir, Anne-Sophie Leclère, tête de liste FN à Rethel, dans les Ardennes, est interrogée sur un photomontage publié sur sa page Facebook, où figure d'un côté un petit singe, de l'autre Christiane Taubira, avec les légendes "à 18 mois" et "maintenant". La commerçante de 33 ans tente de se défendre : "Le singe ça reste un animal, un Noir c'est un être humain. J'ai des amis qui sont Noirs et c'est pas pour ça que je leur dis que c'est des singes (sic)".

Puis elle lâche, après avoir affirmé qu’elle assumait pleinement cette photo: "À la limite, je préfère la voir dans un arbre après les branches, que la voir au gouvernement".

"Une erreur de casting"

À la suite de cette diffusion, le parti de Marine Le Pen a suspendu la candidate à la mairie de Rethel. Le vice-président du FN Florian Philippot a assuré qu’il s’agissait d’une "erreur de casting" et qu’il faisait preuve de "réactivité" en écartant immédiatement Anne-Sophie Leclère et en la convoquant devant les instances disciplinaires de la formation politique.

"J’aurais attendu la même réponse rapide quand l’assistant d’un sénateur socialiste a qualifié Marion Maréchal-Le Pen [députée FN, NDLR] de conne et de salope", a poursuivi Florian Philippot.

De son côté, le Parti socialiste (PS) a exprimé sa solidarité avec Christiane Taubira. Selon le PS, ces propos de la candidate FN prouve que ce parti "n’a pas changé".

"Le photomontage ignoble de Mme Leclere est une preuve supplémentaire de ce que les idées du Front national charrient", s’est emporté le Parti socialiste dans un communiqué.

"Il montre qu'en dépit des efforts que déploie Marine Le Pen pour le cacher, l'histoire, les réflexes, les préjugés et les théories du FN libèrent le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie et l'incitation à la haine", peut-on lire également dans ce document.

Les associations antiracistes ont également fait part de leur indignation. Le président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Alain Jakubowicz, a aussi jugé que cette affaire montrait "le vrai visage du Front national". "Elle a beau être suspendue, elle représente le fond de la pensée de ce parti politique", a-t-il déclaré à l’AFP.

Avec dépêches