![Cantonale de Brignoles : victoire du candidat FN en dépit du front républicain Cantonale de Brignoles : victoire du candidat FN en dépit du front républicain](/data/posts/2022/07/18/1658163964_Cantonale-de-Brignoles-victoire-du-candidat-FN-en-depit-du-front-republicain.jpg)
Malgré une participation plus importante qu'au premier tour, le candidat du FN, Laurent Lopez, a remporté dimanche le second tour de la cantonale partielle à Brignoles (Var) avec 53,9 % des voix contre 46,1 % pour la candidate UMP Catherine Delzers.
La victoire était attendue, le "front républicain" n'a pas suffi. Le candidat du Front national a remporté, dimanche 13 octobre, l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var), avec 53,9 % des voix. Un scrutin qui a vu l'échec du front républicain en dépit d'une mobilisation plus importante. Laurent Lopez a recueilli au second tour 5 031 voix, contre 4 301 pour son adversaire UMP Catherine Delzers (46,1 %), selon la préfecture du Var.
Un "score sans ambiguïté"
"C'est un score sans ambigüité", a réagi le nouvel élu, depuis le Hall des expositions de Brignoles où étaient centralisés les résultats en affichant son prochain objectif : "Conquérir la mairie" de Brignoles. À ses côtés, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen s'est dite "fière" de lui : "Il a réussi malgré l'alliance UMP-PS", a-t-elle déclaré. "On a gagné, on a gagné," chantaient les sympathisants frontistes avant d'entonner la "Marseillaise". Brandissant un drapeau bleu blanc rouge, ils portaient des pancartes "Marine présidente". "On est chez nous", scandaient-ils encore puis "ni droite, ni gauche, le Front national".
Peu avant l'annonce des résultats, alors que le score montrait une avance de M. Lopez dans 5 communes, et de nombreux bureaux à Brignoles, la présidente du FN, Marine Le Pen, avait déjà "salué" la victoire de son candidat, tandis que Catherine Delzers reconnaissait sa défaite.
Une participation en nette hausse
Après un premier tour marqué par une très forte abstention, les électeurs se sont plus fortement mobilisés dimanche. Le taux de participation a atteint 47,47 %, en hausse de 14 points par rapport au 6 octobre, où seulement 33,40 % des électeurs du canton s'étaient rendus aux urnes.
Au premier tour, la gauche qui avait présenté deux candidats, avait le plus pâti de l'abstention (près de 67 %) en étant éliminée. Pour le second tour, la candidate UMP a profité d'une meilleure mobilisation et d'un bon report de voix, après que le PS, le PCF et les Verts eurent appelé à un "front républicain" pour "faire barrage" au FN.
Catherine Delzers doublant la mise entre les 20 % du 1er tour et le second, n'a pu toutefois combler son retard. Mais l'électorat FN est également resté très mobilisé, plaçant le candidat FN en tête, entre 48 % des voix et 56 %, dans les six communes du canton, en particulier dans les communes les plus aisées autour de Brignoles.
Catherine Delzers a estimé que son adversaire frontiste "surfait sur Marine, pas sur un programme". "Cela va être problématique pour les municipales qu'il va falloir recentrer sur l'enjeu qui est le territoire", a-t-elle affirmé.
Cela était "malheureusement prévisible"
À cinq mois des municipales, alors que la gauche a perdu huit législatives partielles et trois cantonales en un an, ce second tour était surveillé de près par les états-majors politiques.
Le FN n' a pas caché qu'il comptait faire de la "dynamique" créée par la victoire de Brignoles une rampe de lancement pour les municipales de mars 2014. Il présentera une quarantaine de candidats dans le Var, en espérant remporter six villes.
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a lancé le fer contre la gauche locale et nationale, affirmant que la victoire du Front national dans cette élection cantonale était le résultat d'une "double peine : la gestion désastreuse de la ville par les communistes" et "la gestion calamiteuse de notre pays par la gauche". "Je donne donc rendez-vous aux électeurs de Brignoles pour les municipales (en 2014) où notre candidate, la députée Josette Pons, portera les couleurs d'une droite décomplexée qui viendra donner un nouvel élan à cette ville sinistrée par les ravages de la politique de la gauche", a-t-il ajouté.
L'ancien Premier ministre, François Fillon a enfoncé le clou, voyant dans la défaite de la gauche et de l'UMP "une nouvelle manifestation de l'exaspération de nos concitoyens" mais "surtout une défaite de la gauche".
De son côté, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a déploré la victoire du FN, "qui rappelle à la gauche l'impérieuse nécessité de son rassemblement dans les territoires" où le parti d'extrême droite est fort.
"Comme cela était malheureusement prévisible à la suite des résultats du premier tour dimanche dernier, le FN emporte ce soir le canton de Brignoles. Il ne devient pas pour autant, et loin de là, le premier parti de France comme l'ont clamé ses dirigeants cette semaine", a écrit Harlem Désir dans un communiqué.
Éliminée dès le premier tour, c'est la gauche qui avait lancé un appel au "front républicain" pour "faire barrage" au candidat FN arrivé en tête le 6 octobre avec 40,4% des suffrages, et soutenir Catherine Delzers (20,8 % des voix).
Avec dépêches