Quelque 5 000 Nigériens ont scandé, samedi, des slogans anti-Areva dans les rues de la cité minière d'Arlit pour dénoncer l'impact environnemental causé par les activités du groupe nucléaire français, accusé de polluer la région.
Des milliers de manifestants ont défilé samedi dans la citée minière d'Arlit, dans le nord du Niger, contre le groupe nucléaire français Areva qui exploite depuis plus de 40 ans l'uranium dans cette zone désertique, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Les milliers de protestataires ont scandé des slogans anti-Areva, qu'ils accusent de "polluer" leur environnement déjà très hostile, de "provoquer la radioactivité" et "de ne s'être guère soucié des préoccupations quotidiennes des habitants", a précisé un élu local qui a participé à cette marche.
Des millions de tonnes de résidus radioactifs
"L'objet de la manifestation qui a regroupé quelque 5 000 personnes est de soutenir le gouvernement dans ses prochaines discussions avec Areva au sujet de notre uranium", a indiqué à l'AFP Azaoua Mamane, l'un des organisateurs. Le chiffre de 5 000 participants a été confirmé par plusieurs autres sources.
Les manifestants - élus locaux et membres de la société civile, auxquels se sont joints des habitants -, ont défilé dans les rues de la ville avant de tenir un meeting à la "Place de la concertation", ont indiqué des habitants joints au téléphone par l'AFP.
"La population a hérité de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs stockés à Arlit et Areva continue de pomper gratuitement 20 millions de mètres cubes d'eau par an pendant que la population meurent de soif", a dénoncé Azaoua Mamane.
Partenariat "déséquilibré"
Selon lui, "les rues et les habitations d'Arlit sont construits à l'aide de résidus radioactifs et la nappe phréatique usée et contaminée s'assèche par la faute d'Areva". "Le pire s'est que Areva continue de nier tout cela", a-t-il déploré.
Le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, a affirmé le 6 octobre que le Niger va "passer au peigne fin" ses contrats miniers avec Areva, jugeant le partenariat "déséquilibré".
Le Niger, qui compte parmi les grands producteurs mondiaux d'uranium mais reste l'un des pays les plus pauvres du monde, avait critiqué fin octobre 2012 le partenariat historique "très déséquilibré" avec Areva et réclamé des retombées plus importantes.
L'AFP n'a pu joindre le groupe français au Niger, malgré plusieurs tentatives.
Avec dépêches