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Pour FRANCE 24, le Premier ministre libyen revient sur sa "prise en otage"

Quelques heures après son bref enlèvement par un groupe d'ex-rebelles, le Premier ministre libyen Ali Zeidan s'est exprimé sur FRANCE 24. Il assure que ses ravisseurs ont pour projet de renverser le gouvernement.

Le ton est plus sec, les propos plus accusateurs. Quelques heures après avoir joué l'apaisement, le Premier ministre libyen Ali Zeidan, enlevé pendant six heures par un groupe d'ex-rebelles à Tripoli, a dénoncé sur l'antenne de FRANCE 24 un véritable agenda politique derrière sa capture.

"C’est un parti politique qui veut déstabiliser le gouvernement actuel, précipiter sa chute par tous les moyens, a déclaré le Premier ministre libyen Ali Zeidan. "Pour avoir parlé avec ceux qui m’ont pris en otage, j’ai compris les raisons de mon enlèvement. Ils veulent destituer le gouvernement par la force ou par la voie démocratique. Dans les jours qui viennent, je donnerai plus d’informations sur ce parti politique qui a organisé mon enlèvement", a-t-il insisté.

Âgé d'une soixantaine d'années, Ali Zeidan, avait été enlevé à l'aube, jeudi 10 octobre, à l'hôtel Corinthia, l'un des lieux les mieux protégés de la capitale, où il réside comme de nombreux hauts fonctionnaires et diplomates.

Peu après sa libération, le Premier ministre avait pourtant appelé à l'apaisement. "J'espère que ce problème (mon enlèvement, ndlr) sera réglé avec raison et sagesse", en évitant "l'escalade", avait-il déclaré lors d'une allocution retransmise à la télévision.

Les milices au-dessus des lois

Depuis la chute de Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition peinent à contrôler les groupes d'ex-rebelles ayant combattu l'ancien régime.

Aguerries par leurs combats contre les forces du dictateur déchu, lourdement armées et empreintes d'un sentiment de légitimité et d'impunité selon les observateurs, ces milices sont montées en puissance, refusant obstinément de déposer les armes.

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