
Jusqu'au 13 janvier, le musée de l’Orangerie, à Paris, rassemble les œuvres de Frida Kahlo et Diego Rivera, couple emblématique d'artistes mexicains de la première moitié du XXe siècle, entrés dans la légende de l'histoire de l'art.
Les Parisiens ont rendez-vous avec les artistes les plus emblématiques du Mexique. Les peintures de Diego Rivera et Frida Kahlo sont exposées du 9 octobre au 13 janvier 2014 au musée de l’Orangerie, à travers une exposition consacrée à la vie des amants légendaires.
Si le nom de Frida résonne familèrement à l'oreille des Français, son œuvre reste, en revanche, assez méconnue du grand public. Il faut dire que cela fait plus de 15 ans qu’aucune exposition, en France, n’avait mise à l’honneur sa peinture.
"Il n'y a presque pas de tableaux d'elle [de Frida Kahlo] dans les musées d'Europe", explique à FRANCE 24 le conservateur et directeur du musée, Marie-Paule Vial.
Diego Rivera, lui, est considéré comme un géant dans son Mexique natal et dans toute l'Amérique latine. Mais la gloire n’a pas été au rendez-vous en dehors du monde hispanophone. Ses immenses peintures murales, pourtant intrinsèquement liées à l’identité mexicaine, restent encore peu connues dans l’Hexagone.
Un affront artistique qu’a voulu laver le Musée de l’Orangerie. Les visiteurs pourront redécouvrir le couple d’artistes à travers une centaine d’œuvres, mais aussi une collection unique de photographies et vidéos de leur romance, souvent tourmentée.
Une exposition centrée sur Frida Kahlo, un regard différent sur le couple
Dans la première salle du musée sont exposés l’ensemble des œuvres de jeunesse de Rivera, dont le coup de pinceau peut facilement se confondre avec celui de Picasso, Cézanne ou Braque. Une deuxième pièce retrace ensuite la vie du couple à La Casa Azul, leur résidence dans le quartier de Coyoacan, à Mexico. Une maison qui vit passer entre ses murs pléthore d’artistes internationaux, d’intellectuels et de militants politiques de gauche.
Une troisième salle concentre une collection d’œuvres – non exhaustives – réalisées par les deux artistes. Mais le cœur de l’exposition réside, sans aucun doute, dans une petite pièce à l’intérieur de laquelle trônent les autoportraits les plus intimes de Frida Kahlo, dont le célèbre "La Colonne brisée".
Cette exposition autocentrée sur Frida Kahlo porpose un regard différent sur le couple, un point de vue qui étonnerait les Mexicains. Diego Rivera, son Pygmalion de 21 ans plus âgé, celui qui l’initia à la peinture, a vu sa renommée éclipsée par celle de sa compagne – même si son œuvre à lui fut bien plus prolifique. Et l’élève dépassa vite le maître en terme de notoriété.
"Elle s’est créée son propre mythe. Nous pouvons le voir dans la façon dont elle pose et se met en scène. C'est sa petite revanche à elle", conclut Marie-Paule Vial, en évoquant la "Fridamania" qui sévit en Europe.