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L'impression 4D, une technologie qui fait saliver l'armée américaine

Des scientifiques ont reçu 850 000 dollars de l’armée américaine pour travailler sur l’impression 4D. Une technologie qui vise à créer des objets pouvant être programmés pour se transformer eux-mêmes dans certaines conditions.

Le grand public a à peine eu le temps de commencer à s’adapter à l’idée de l’impression 3D qu’une nouvelle marotte trotte dans la tête des scientifiques et militaires : l’impression 4D. L’armée américaine a alloué, lundi 30 septembre, une bourse de 850 000 dollars (628 000 euros) à une équipe de chercheurs de Harvard, de l’université du Massachussets et de celle de Pittsburgh pour travailler sur cette nouvelle technologie.

L’impression 4D ? Qu'on ne s'y méprenne pas : il ne s'agit pas d’une mystérieuse quatrième dimension mais plutôt d‘objets créés grâce à la technologie de l’impression 3D (des imprimantes qui façonnent, couche après couche, des objets tridimensionnels) qui pourraient, seuls, changer de forme ou s’adapter aux conditions extérieures. Il suffirait, lors du processus de fabrication, d’intégrer “des fonctionnalités compliquées dans certaines parties de la structure [de l’objet à imprimer] pour les programmer de telle manière que l’objet puisse changer de forme ou adapter ses propriétés aux circonstances”, explique sur le site internet de Harvard Jennifer A. Lewis, un ingénieur en biologie.

De quoi faire saliver l’armée. Cette technologie, c’est la porte ouverte, notamment, à la mise au point des combinaisons de camouflage qui pourraient s’adapter à l’environnement ou encore des uniformes qui “réagiraient à l’impact de schrapnels (aussi appelés "obus à balles"), note le communiqué de Harvard.

Science-fiction ?

Mais le civil pourrait également trouver son compte dans le développement de cette technologie. Mi-ironique, mi-sérieux, le quotidien britannique "Daily Mail" imagine des meubles Ikea qui se monteraient tout seul. De son côté, l’université de Pittsburgh préfère insister sur la possibilité de créer des revêtements qui s’adapteraient au niveau d’humidité afin de mieux protéger les automobiles contre la corrosion. Enfin, le site spécialisé américain dans les nouvelles technologies Zdnet souligne que l’impression 4D permet “aux scientifiques de réfléchir sur des idées comme des jeans qui, une fois déchirés, pourraient se réparer eux-mêmes”.

Autant d’idées qui peuvent paraître au mieux saugrenues, au pire tout droit sorties de l’imagination d’un romancier de science-fiction. Pourtant, les premières applications concrètes de l’impression 4D ont déjà été dévoilées en février 2013. Une boîte qui peut s’assembler et se refermer elle-même lorsqu’elle est plongée dans de l'eau a été présentée par Skylar Tibbits, un architecte et ingénieur informatique au célèbre Massachussets Institute for Technology (MIT).

Une petite prouesse qui ne serait que le début de l’aventure 4D. “En quatre ou cinq ans, des objets sophistiqués fabriqués grâce à cette technologie devraient devenir réalité et être accessibles au plus grand nombre”, prédit sur le site Zdnet Oliver Marks, un consultant américain spécialisé dans les nouvelles technologies.

Reste que cette technologie n’en est encore qu’à ses balbutiements. De plus amples recherches sont nécessaires, notamment pour comprendre quels sont les matériaux “dont on peut prédire les réactions une fois soumis à certaines conditions”, soulignait ainsi Skylar Tibbits lors de sa présentation.