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Les résultats des élections législatives guinéennes du 28 septembre n'ont toujours pas été rendus publics. Réunis dans la capitale Conakry, où la tension monte, les chefs de l'opposition dénoncent des manipulations.
La tension monte en Guinée, où les résultats des élections législatives du 28 septembre se font toujours attendre. Les chefs des partis d’opposition, qui se sont réunis lundi 30 septembre en fin de journée, dénoncent une manipulation des résultats par le pouvoir d’Alpha Condé.
"L'opposition n'acceptera pas les résultats d'un tripatouillage électoral tel que nous sommes en train de le vivre. Si aucune correction n'est apportée, nous dénoncerons ce processus et déciderons des actions à mener", a affirmé à la presse l'ancien Premier ministre Sidya Touré, en présence des principaux chefs de l'opposition dont les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Jean Marie-Doré.
L’opposition a accusé le pouvoir d’avoir "organisé des votes multiples sous la botte de l’armée en Guinée forestière [dans le sud du pays, NDLR]" et d’avoir mis en place des "commissions parallèles" de recensement des voix à Kankan, dans l’est, et à Siguiri, dans le nord-est.
"C'est la période la plus critique, plus ça dure, plus c'est inquiétant", estime Mamadou Aliou Barry, président de l'Observatoire national de la démocratie et des droits de l'Homme. "Même s'il n'y a pas de tripatouillage, le parti qui va perdre va dire que c'est parce qu'on aura triché".
Violences à la fin de la campagne
Des procès-verbaux (PV) de bureaux de vote ont été reçus lundi matin à la Commission électorale indépendante (Céni) où les résultats demeurent en cours de "centralisation". La Céni a répété à plusieurs reprises qu'elle n'avait encore publié aucun résultat depuis samedi, mais la diffusion de chiffres non officiels a provoqué à Conakry des manifestations de militants du pouvoir et de l'opposition.
"Le décompte se fait avec un système manuel. C'est un travail qui prend du temps, en particulier dans les endroits où il y a beaucoup d'électeurs comme les cinq communes de Conakry", a expliqué à l'AFP Vincent Foucher, analyste pour International Crisis Group (ICG).
Si le scrutin s’est déroulé sans incident majeur dans le pays, la fin de la campagne électorale a en revanche été marquée par des violences au cours desquelles au moins une personne a été tuée et 70 autres blessées.
Le scrutin du 28 septembre, initialement prévu le 24 septembre, a, depuis trois ans, été plusieurs fois reporté à cause de divergences entre le pouvoir et l'opposition au sujet de son organisation.
Avec dépêches