
Le président américain a condamné le bras de fer entre le Sénat et la Chambre des représentants sur le budget, qui a conduit à une paralysie du gouvernement. Les républicains refusent de voter le financement de la réforme du système de santé.
Les républicains ne doivent pas "prendre en otage une partie de la population pour des raisons idéologiques", a exhorté Barack Obama, mardi 1er octobre, depuis la Maison-Blanche. Le président américain n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’attitude des républicains et leur "croisade" destinée à "priver des millions d’Américains d’une assurance santé abordable".
itFaute d’un accord entre le Sénat et la Chambre des représentants sur le budget pour 2014, le gouvernement fédéral a officiellement cessé ses activités depuis mardi 1er octobre minuit (6 heures à Paris). Quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux sont donc contraints au chômage technique, le gouvernement étant dans l’incapacité de les payer.
"Mon message à la Chambre des représentants [majoritairement républicaine, NDLR] est : votez ce budget, empêchez un blocage économique, n’infligez pas cela au peuple américain, il ne le mérite pas", a martelé Barack Obama, visiblement irrité par la situation, inédite dans le pays depuis 1996. "Je veux me remettre à la tâche pour créer de nouveaux emplois, améliorer la sécurité…"
À l’origine du bras de fer budgétaire entre le Sénat et la Chambre des représentants : le programme de réforme du système de santé, mesure phare du premier mandat de l’actuel président américain, promulguée en 2010 et confirmée en 2012 par la Cour suprême. Les républicains de la Chambre des représentants ont, en vain, réclamé un report de l’application de ce plan, connu sous le nom d’ "Obamacare". L’impasse dans les discussions a provoqué un blocage dans le vote du budget, et une paralysie partielle du gouvernement.
S’adressant aux républicains mardi, Barack Obama a de nouveau défendu sa loi de réforme du système de santé. "Pour moins de 100 dollars par mois, les 15 % d’Américains qui n’ont actuellement pas d’assurance maladie pourront en souscrire une grâce à cette réforme du système de santé", a poursuivi le chef de l’État américain. Des dizaines de milliers de nos compatriotes meurent tous les ans car ils ne sont pas assurés. Est-ce que cela vous parle ?".
Lundi soir, le président américain avait assuré aux républicains que leur bataille était vaine. "La réforme du système de santé sera menée à bien quoi qu'il arrive," avait-il déclaré. Mardi, il a en outre rappelé que le budget destiné à l’application de la loi avait déjà été votée, et l’argent dépensé. Un volet important de cette réforme est entré en vigueur mardi: des millions d'Américains sans assurance maladie peuvent désormais s'inscrire sur internet pour bénéficier d'une couverture subventionnée à partir de janvier 2014.