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Le président italien Giorgio Napolitano a déclaré dimanche qu’il ne prononcerait la dissolution du Parlement que s’il était impossible de trouver une majorité dans l’actuelle législature. Une annonce qui fait suite à la démission de cinq ministres.

Au lendemain de la décision de Silvio Berlusconi de retirer ses ministres du gouvernement, le président italien Giorgio Napolitano devait rencontrer le président du Conseil, Enrico Letta, afin de déterminer si son gouvernement dispose encore d’une majorité dans l’actuelle législature. Le chef de l’État italien a indiqué, dimanche 29 septembre, qu’il ne se résoudrait à "une dissolution (des chambres) que s'il n'y avait pas d'autres solutions".

Dimanche soir, Enrico Letta a annoncé qu'il allait se soumettre dès mercredi à un vote de confiance du parlement, et qu'en cas d'échec, il en tirerait "les conclusions qui s'imposent".

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"techniquement, la demission de cinq ministres ne provoque pas la chute du gouvernement"

Cette nouvelle période d’incertitude politique s’est ouverte samedi après-midi lorsque le "Cavaliere" a poussé les ministres issus de son parti à claquer la porte du gouvernement. Silvio Berlusconi a estimé que ce dernier avait rompu le "pacte de coalition" qui liait jusqu'alors le PDL(parti du Peuple de la liberté) au Parti démocrate de Letta. L'ex-chef du gouvernement avait appelé les ministres de son clan à envisager une démission immédiate, et ce sur fond de grandes manœuvres dans son camp pour empêcher qu'il ne soit déchu de son mandat de sénateur.

Le Cavaliere, condamné en août pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset par la Cour de cassation, pourrait être déchu par la commission sénatoriale qui doit se réunir le 4 octobre.

Le gouvernement de coalition au bord de gouffre

"Geste fou", "indigne", "le condamné fait couler l'Italie", "course dans le vide": la presse italienne était unanime dimanche à condamner la décision du Cavaliere alors que la troisième économie de la zone euro peine à sortir de la crise.

"La politique italienne s'est vidée de tout sens et se trouve privée de tout horizon", a déploré le respecté constitutionnaliste Stefano Rodotà.

Même Enrico Letta, à la tête d'un gouvernement de difficile coalition entre la gauche dont il est issu et le centre droit de Berlusconi, en a perdu son habituelle sérénité, évoquant "un geste fou et irresponsable, entièrement destiné à protéger les intérêts personnels" du milliardaire aux prises avec la justice.

L’annonce surprise des alliés du Cavaliere vient sanctionner plusieurs désaccords politico-économiques, notamment le choix de Letta d'avoir réclamé un vote de confiance au Parlement au sujet du soutien du centre-droit à son gouvernement de coalition. Une décision qualifiée d'ultimatum "inadmissible et inacceptable" par Silvio Berlusconi.

Cinq mois après une naissance dans la difficulté, le gouvernement Letta, produit d'une large coalition, a sans doute subi un coup fatal. Les relations entre les deux principaux partis de la coalition, le PDL et le Parti démocrate, ont surtout été empoisonnées par la probable éviction de Silvio Berlusconi du Sénat.

Avec dépêches.