Après une première nuit en prison, le chef et les cadres du parti d'extrême droite Aube Dorée, arrêtés samedi à Athènes, seront présentés mardi aux juges d'instruction. Ils sont poursuivis pour "participation à une organisation criminelle".
Le dirigeant du parti néo-nazi grec Aube dorée et les quatre députés arrêtés samedi 28 septembre à Athènes, lors d'une opération policière sans précédent, seront présentés mardi aux juges d'instruction chargés de se prononcer sur leur éventuelle inculpation.
Dimanche matin, le sixième et dernier député d'Aube dorée sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour suprême s'est rendu de son plein gré au siège de la police à Athènes, où il a été arrêté. Il s’agit du bras droit du chef du parti, Nikos Michaloliakos. Son arrestation porte à 21 le nombre d'interpellations menées dans les cercles du parti néo-nazi.
"Participation à une organisation criminelle"
Des poursuites pénales pour "participation à une organisation criminelle" ont été engagées dans la nuit de samedi à dimanche par le procureur contre le chef du parti et l'ensemble des mis en cause. Il reviendra aux deux juges d'instruction désignés pour suivre ce dossier de prononcer une éventuelle inculpation. D'ici là, les militants et cadres du parti arrêtés restent en détention.
Pour établir la qualification "d'organisation criminelle", le parquet a retenu plusieurs crimes et délits imputés à Aube dorée, dont le meurtre, le 18 septembre près d'Athènes, de Pavlos Fyssas, un musicien antifasciste de 34 ans ; au moins un meurtre et une tentative de meurtre de migrants, ainsi que plusieurs cas de violences physiques, notamment contre des étrangers, commis ces derniers mois. La police a saisi trois armes à feu au domicile de Nikolaos Mihaloliakos, en précisant qu'il n'avait pas de permis de port d'armes.
"Jour historique"
Le ministre de l'Ordre public, Nikos Dendias, a salué "un jour historique pour la Grèce et l'Europe". "Je veux assurer aux citoyens grecs que l'enquête ne s'arrêtera pas là", a-t-il dit. "Il n'y a pas de place pour une organisation criminelle en Grèce." Le Premier ministre, Antonis Samaras, a exclu la tenue d'élections législatives anticipées après ces arrestations, et a déclaré que son gouvernement voulait avant tout assurer la stabilité du pays.
Au total, 32 mandats d'arrêt ont été émis par la Cour suprême chargée de ces enquêtes. Deux agents de la force publique, soupçonnés de liens avec les néo-nazis, comptent également parmi les 21 interpellés.
Avec dépêches