La chancelière allemande Angela Merkel, dont le parti conservateur CDU a largement remporté les législatives dimanche, s'est dite prête à discuter avec les sociaux-démocrates du SPD pour former un gouvernement de coalition.
Ce n’est pas vraiment une surprise. La chancelière allemande Angela Merkel, qui a enregistré une victoire historique aux législatives, a indiqué lundi 23 septembre être "ouverte" à des discussions avec ses adversaires du parti social-démocrate (SPD) pour former un gouvernement de "grande coalition".
"Nous sommes ouverts pour mener des discussions (...). J'ai eu un premier contact avec le président du SPD [Sigmar Gabriel]", a déclaré Angela Merkel. Ce dernier a demandé à en parler d'abord au sein de la direction de son parti, a précisé la chancelière qui a jugé ce comportement "bien compréhensible".
"Il y a une recherche sur la formation possible d'un gouvernement et le résultat est ouvert", a confirmé, de son côté, Sigmar Gabriel.
Les conservateurs de la CDU et de sa frange bavaroise, la CSU, ont réalisé dimanche leur meilleur score depuis la réunification allemande en 1990, en récoltant près de 41,5 % des voix. Ils disposent de 311 sièges sur 630 dans la nouvelle chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag.
La CDU envisage "d'autres contacts" pour former sa coalition
Leur allié historique, le parti libéral FDP, n'a pas réussi à franchir la barre des 5 % de voix nécessaires pour franchir les portes du Bundestag. Angela Merkel doit donc chercher un nouveau partenaire. Crédité de 25,7 % des voix, la gauche allemande qui comptera 192 députés, paraissait donc en bonne position pour négocier une coalition. D’autant plus que Merkel avait déjà gouverné avec le SPD lors de son premier mandat entre 2005 et 2009.
La chancelière a toutefois souligné qu'elle n'excluait pas "d'autres contacts", notamment avec les Verts, autre partenaire possible pour former une majorité au Bundestag, qui ont obtenu 8,4 % des suffrages, soit 63 sièges au Parlement.
it"Il y a deux candidats possibles à cette coalition", a résumé René Lasserre, directeur du Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (CIRAC), interrogé par FRANCE 24. "Il y a les Verts et les sociaux-démocrates, en effet. Ces derniers ont quand même des gens très compétents dans leur équipe. C'est sûr que le SPD va chercher à faire valoir une dimension sociale [en cas d'alliance]. Ils ont mené campagne pour plus de justice sociale", précise-t-il. Selon le spécialiste, il ne serait toutefois pas étonnant que la coalition CDU-SPD fonctionne. "Dans la tradition allemande, toutes les grandes réformes de protection sociale ont été signées grâce à des accords entre chrétiens et sociaux-démocrates", a ajouté René Lasserre.
Mais les négociations pourraient traîner en longueur : "Cela prendra un certain temps [mais] la CDU est prête à mener ces discussions et nous verrons bien", a indiqué Angela Merkel qui devra également composer avec la CSU. "La CDU et la CSU se coordonneront très étroitement [...]. J'ai eu quelques discussions très intensives avec Horst Seehofer [le leader de la CSU, ndlr] et nous en aurons d'autres", a-t-elle déclaré.
Avec dépêches