
Les 700 000 électeurs du nord du Sri Lanka, peuplé à majorité de Tamouls, doivent élire leur conseil provincial samedi. Une victoire de l'Alliance nationale tamoule pourrait relancer le mouvement autonomiste écrasé en 2009.
C’est la première fois depuis plus de 25 ans qu’une élection est organisée au nord du Sri Lanka, une région peuplée par la minorité tamoule alors que la majorité des habitants du reste de l’île sont cinghalais. Samedi 21 septembre, le scrutin, sous l’égide du conseil des droits de l’Homme des Nations unies, doit désigner 38 conseillers provinciaux dans ce qui était, jusqu’en 2009, le fief des Tigres de libération de l’Eelam tamoul.
Une victoire de l’Alliance nationale tamoule, ancienne aile politique des Tigres, pourrait relancer le mouvement autonomiste quatre ans après l’écrasement de la rébellion par l’armée. Le juge à la Cour suprême à la retraite, K. Wigneswaran, le favori des 700 000 électeurs, a ainsi déclaré qu'il ferait valoir à Colombo son manifeste pour un gouvernement autonome pour les Tamouls. Ses priorités, a-t-il déclaré, seront les réparations de guerre, et la reprise des terres que les militaires occupent encore, quatre ans après la défaite des séparatistes Tigres Tamouls.
Une démocratie balbutiante
Certains habitants, responsables électoraux et un observateur étranger ont fait état d’une campagne d’intimidation du gouvernement du président Mahinda Rajapaksa pour inciter les électeurs à ne pas voter pour l’Alliance nationale tamoule.
Cette élection est organisée sous la pression internationale sur le gouvernement sri-lankais, afin qu’il partage le pouvoir avec la principale minorité ethnique du pays. Le conflit qui a opposé les Tigres au pouvoir central a duré des décennies et a fait plus de 100 000 morts. Aujourd’hui, la démocratie est encore balbutiante, et l’armée reste omniprésente. Cette dernière est accusée de faire campagne pour le président au pouvoir.
Avec dépêches