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La tension entre l'ASL et les combattants d'Al-Qaïda éclate au grand jour

La prise d'Azaz, ville syrienne proche de la frontière turque, a fait éclater au grand jour la rivalité latente entre rebelles de l'ASL et djihadistes d'Al-Qaïda. Malgré une trêve, les deux camps se disputent toujours le contrôle de la ville.

Après plusieurs jours de combats à Azaz dans le nord de la Syrie, djihadistes de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL) et rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) ont conclu une trêve vendredi 20 septembre. Mercredi soir une brigade de l’EIIL s’était emparée de la ville, située près de la frontière turque, tenue par l’ASL depuis le printemps 2012. Pour autant les deux camps n’ont pas résolu le problème du contrôle la ville.

Et malgré la fin des combats, l’attaque éclair de l’EIIL sur cette ville stratégique, car située sur la route qui lie Alep à la Turquie, a fait éclater au grand jour la tension latente entre les rebelles soutenus par l’Occident et la faction dure liée à Al-Qaïda.

Un coup de force qui survient après une série de frictions entre l'EIIL et l'ASL, et qui risque d'approfondir les divisions au sein des groupes combattant le régime de Damas. Il a également de quoi frustrer la rébellion d'autant plus qu'elle se sent lâchée par ses soutiens occidentaux et arabes qui ont renoncé, du moins pour le moment, à l'idée de frappe militaire contre le régime de Bachar al-Assad, accusé d'une attaque aux armes chimiques.

Des frictions fréquentes entre EIIL et ASL

Les combattants djihadistes accusent les rebelles de l’ASL, soutenus par l’Occident, d’être des ennemis de l’islam. De leurs côtés, les hommes de l’ASL les soupçonnent d’être "des outils du régime".

Les exécutions et les enlèvements de militants de la société civile par l'EIIL ont provoqué le ressentiment chez une bonne partie de la population. L'EIIL est infiltré par les services du (président Bachar) al-Assad qui savent depuis longtemps comment traiter avec Al-Qaïda", accuse Ibrahim el-Idlebi, porte-parole de la Brigade rebelle Ahfad al-Rassoul.

L’opposition syrienne a souvent en effet accusé le régime d'avoir libéré au début de la révolte des djihadistes dans le but de semer le chaos dans le pays. "L'EIIL a une liste de chefs rebelles et de leaders révolutionnaires qu'il veut assassiner", a assuré le porte-parole via Skype.

Le mois dernier, la Brigade Ahfad al-Rassoul s'est opposée par les armes à l'EIIL dans la ville septentrionale de Raqqa, la seule capitale provinciale à échapper au régime. Au début de l'été, des affrontements ont également opposé rebelles locaux et combattants de l'EIIL à Idleb, province du nord-ouest de la Syrie.

Dans la région côtière de Lattaquié, l'EIIL a été accusé d'avoir assassiné Abou Bassir, un chef rebelle populaire.

Reste que pour le régime, les combats entre ASL et EIIL ne peuvent qu'être "positifs". "les combats entre les ennemis du peuple ne peuvent que signifier la fin prochaine du terrorisme", a ainsi déclaré à l'AFP un responsable des services de sécurité à Damas.

Avec dépêches