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Un groupe de combattants affilié à Al-Qaïda s'est emparé mercredi de la ville syrienne d'Azaz, près de la frontière turque, après de violents combats contre une brigade de l’Armée syrienne libre.

Un groupe affilié à Al-Qaïda a pris le contrôle d'Azaz, dans le nord de la Syrie, mercredi 18 septembre, après de violents combats contre une brigade de l’Armée syrienne libre (ASL). Des combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris d’assaut la ville, située à 5 kilomètres de la frontière turque, tuant au moins cinq membres de l’ASL, selon des militants de l'opposition. "L'EIIL contrôle complètement Azaz. Ils arrêtent des gens dans leurs maisons et ils contrôlent tous les checkpoints", a expliqué l'un des habitants.

Située à 30 kilomètres au nord d’Alep, Azaz est régulièrement visée par des bombardements des forces de Bachar al-Assad. La ville est également située non loin de Bab al-Salameh, le point de passage avec la Turquie qui est depuis des mois sous le contrôle de rebelles. La prise de la ville d’Azaz par Al-Qaïda pourrait poser problème au gouvernement turc, qui avait jusqu’alors laissé les combattants islamistes entrer en Syrie depuis son territoire. Selon des sources au sein de l’opposition, deux unités de l’ASL basées à Alep ont envoyé des renforts au poste-frontière pour le défendre d’une possible attaque d’Al-Qaïda.

Le chef d'Al-Qaïda ne veut aucune alliance avec les "laïcs"

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahman, estime toutefois que l'EIIL n'a pas encore pris totalement le contrôle d'Azaz, même s'il concède qu'il a "gagné d'importantes positions" et qu'il a des tireurs d'élite déployés dans toute la ville. Le directeur de l'OSDH a en outre affirmé que "l'EIIL est la cible d'un ressentiment populaire croissant" alors que se multiplient les informations faisant état d'enlèvements, d'exécutions sommaires et d'autres violences dans les zones où il opère.

Signe de la complexité du conflit en Syrie, si les combats entre l'EIIL et des rebelles non-djihadistes se multiplient ces dernières semaines dans certaines régions, dans d'autres ils combattent ensemble contre les troupes du régime. Ce type de rapprochements n’est pas du goût du chef d'Al-Qaïda, l'Égyptien Ayman al-Zawahri. Dans un message audio diffusé à l'occasion du douzième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, il demande aux militants islamistes qui combattent le gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie de ne pas s'allier avec les autres groupes rebelles "laïques" soutenus par l'Occident et les pays du Golfe. Il accuse les États-Unis de chercher à imposer en Syrie la loi des groupes rebelles "alliés à l'Occident", rapporte le SITE, service spécialisé dans la surveillance des groupes islamistes sur internet.

Avec dépêches