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Feu vert de Washington pour l'extradition de Noriega vers la France

La justice américaine s'est prononcée en faveur de l'extradition de l'ex-dictateur panaméen Manuel Noriega vers la France, où il est poursuivi pour blanchiment d'argent et où il a été condamné par contumace en 1999 à dix ans de prison.

REUTERS - Les Etats-Unis peuvent extrader l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega vers la France pour qu'il y soit jugé de blanchiment d'argent, sans que cela viole ses droits en tant que prisonnier de guerre, a conclu mercredi une cour d'appel américaine.

Après l'expiration de la peine de prison de Noriega aux Etats-Unis en septembre 2007, la justice américaine avait ordonné son extradition vers la France.

Noriega, qui a plus de 70 ans et a passé plus de 19 ans derrière les barreaux aux Etats-Unis, a été maintenu dans une prison de la région de Miami en attendant l'annonce du jugement de son appel.

Il a été reconnu coupable par défaut en France de blanchiment, via des banques françaises, de plusieurs millions de dollars provenant de la vente de cocaïne, et d'avoir investi de l'argent de la drogue dans l'achat de trois luxueux appartements. S'il est effectivement extradé, il aura droit à un nouveau procès en France.

Noriega avait été capturé au Panama en janvier 1990 à la suite de l'invasion du pays un mois plus tôt par l'armée américaine. Il avait été déclaré prisonnier de guerre au cours du procès pour trafic de drogue auquel il avait eu droit par la suite à Miami.

Les avocats de Noriega ont tenté de faire valoir qu'une extradition de leur client vers la France violerait ses droits au regard des conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. Selon eux, il devrait être rapatrié au Panama. Or, la cour d'appel à Atlanta chargée d'examiner leur requête a rejeté leur argument. Elle a conclu que rien, dans les conventions de Genève, n'interdisait l'extradition de Noriega vers la France, laquelle a donné la garantie qu'elle veillerait au respect des droits de Noriega comme prisonnier de guerre.

Ancien général de l'armée panaméenne et naguère informateur de la CIA, qui avait dirigé le Panama comme son propre fief, Noreiga a été reconnu coupable en 1992 à Miami de trafic de drogue, de racket et de conspiration.