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En images : inondations meurtrières au Mexique, des touristes évacués

Un ouragan et une tempête tropicale ont ravagé les côtes mexicaines ces derniers jours, tuant au moins 55 personnes. Quelque 40 000 touristes sont bloqués à Acapulco, où les autorités tentent de mettre en place un pont aérien.

Ce devait être un week-end de célébrations au Mexique à l’occasion de la fête de l’indépendance, qui a lieu chaque année à la mi-septembre. Mais au lieu de ça, c'est la désolation qui prévaut après le passage d'un ouragan et d'une tempête tropicale –  Ingrid et Manuel - qui ont particulièrement touché la ville d’Acapulco et ses environs. Selon un bilan provisoire national qui ne cesse de s’alourdir, 55 personnes sont mortes ces derniers jours.

Pendant trois jours, pluies torrentielles et vents violents se sont abattus sur les côtes pacifique et atlantique. Les dégâts sont particulièrement importants à Acapulco où plus de la moitié de la ville, qui compte 680 000 habitants, continue d'être submergée par les eaux. Plus d'un million de personnes ont été affectées par les intempéries, qui se poursuivent malgré la dissipation des deux tempêtes.

Aéroport inondé et routes de sorties de la ville bloquées ont obligé plus de 40 000 touristes à des vacances forcées et sans date de retour fixée. Tandis que seuls quelques avions décollaient mardi, les hôtels, ne pouvant plus être approvisionnés, étaient contraints de rationner la nourriture pour les touristes coincés dans la célèbre station balnéaire. "Nous attendons de voir si nous allons rentrer en avion ou s'ils vont rouvrir les routes. Mais le problème c'est la nourriture", a indiqué à l'AFP Andres Guerra Gutiérrez, un Mexicain de 40 ans qui est venu vendredi par la route avec 14 membres de sa famille.

Manque d’argent liquide

Dans le quartier huppé de Diamante, les pannes d’électricité empêchent les touristes de retirer de l'argent liquide, seul moyen de paiement accepté par les restaurants de la ville qui servent encore à manger. Depuis quelques heures, des files de plusieurs centaines de personnes se sont formées devant les supermarchés de la ville. Dans d'autres localités de l'État de Guerrero, les rayons des magasins sont déjà vides et deux maires ont réclamé une aide d'urgence au gouvernement central.

Milagros, une Vénézuélienne venue avec son mari et sa fille de deux ans, a échangé depuis lundi sa luxueuse chambre d'hôtel pour le sol du Centre des conventions d'Acapulco, transformé en refuge pour un millier de personnes en attente. "Nous sommes vraiment soucieux : nous n'avons plus d'espèces pour payer le supplément que pourrait exiger la compagnie aérienne pour avoir manqué notre vol", s'inquiète cette habitante de Caracas.

Dans l'espoir d'obtenir un billet d'avion, des centaines de touristes faisaient patiemment la queue mardi sur l'esplanade d'un centre de spectacles d'Acapulco, converti en centre d'opération des compagnies aériennes, devenu également un refuge improvisé pour quelque 2 000 autres personnes.

Des ponts aériens assurés par l’armée

Sur son compte Twitter, le président Enrique Pena Nieto dit avoir ordonné la mise en place d'un pont aérien entre la capitale, Mexico, et les zone sinistrées.

Bien que le terminal de passagers et la zone de stationnement des avions soient sous l’eau, ces "ponts aériens" avec la capitale mexicaine parviennent à opérer directement depuis la piste de décollage de l'aéroport international d'Acapulco, même si les tours de contrôle ne fonctionnent pas.

Le groupement des hôteliers d'Acapulco s'est engagé à offrir un gîte gratuit jusqu'à mercredi aux quelque 15 000 à 20 000 de leurs clients bloqués. Mais nombreux sont ceux qui préfèrent les refuges improvisés, en dépit des conditions précaires, pour être plus près des accès aux trois compagnies aériennes qui, avec les vols militaires, ont déjà évacué mardi plusieurs centaines de touristes.

Pillages dans les quartiers pauvres

Dans les zones les plus pauvres comme à Punta Diamante, de nombreux pillages ont eu lieu, des centaines de personnes ont attaqué un commerce et deux centres commerciaux, emportant nourriture, électroménager et matelas, a constaté un correspondant de l'AFP. "Nous ne pouvons pas les contenir. Nous sommes dans une situation d'urgence grave", dit un soldat affecté à des tâches de sécurité.

Outre l'armée, des éléments de la Police fédérale ont été déployés dans cette ville frappée depuis plusieurs années par une vague de violence attribuée aux narcotrafiquants. Les agents ont indiqué avoir effectué plus de 200 opérations pour secourir des personnes qui avaient dû se réfugier sur les toits en raison des crues.

Manuel devait gagner à nouveau en puissance cette semaine en se dirigeant vers la Basse Californie. Il pourrait retrouver le rang d'ouragan dès mercredi, selon le centre américain de veille cyclonique.

Avec dépêches